Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 20 mai 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Monsieur le ministre, vous ne m'avez pas convaincu. Pourquoi ne pas avoir favorisé une solution nationale ? Pourquoi avoir laissé Alstom seul pendant deux ans, sachant que l'entreprise n'était pas suffisamment importante pour rester indépendante ? En l'absence d'initiative, le danger existait que des entreprises étrangères s'y intéressent. Vous affirmez qu'Areva ne fabrique pas les mêmes produits, mais certaines activités de GE ou de Siemens sont également très différentes de celle d'Alstom.

Je pense donc que le Gouvernement a fait preuve d'amateurisme et porte une grave responsabilité dans ce qui arrive. Si vous aviez une vraie politique industrielle, vous auriez pris les devants, au lieu de quoi vous vous retrouvez dos au mur. Votre agitation est certes sympathique, mais elle n'a pour but que de sauver ce qui peut l'être.

Nous avons bien compris que vous n'étiez pas en mesure de faire un choix entre GE et Siemens, mais d'autres ministres, eux, ont déjà tranché. Que pensez-vous des propos de Ségolène Royal, qui a exprimé sa préférence pour General Electric ?

Vous ne pouvez pas indiquer votre choix, mais vous pouvez nous dire sur quels critères sera fondée votre décision. Ce qui préoccupe le groupe UMP, c'est le maintien en France de l'emploi, des centres de décision, de l'innovation et de la recherche, ainsi que la préservation de nos intérêts stratégiques. Mais la limite de l'exercice, c'est que certains secteurs d'activité d'Alstom sont de nature stratégique, et d'autres non. Comment allez-vous faire la part des choses ? Vous ne parlez d'ailleurs jamais d'une entreprise du groupe située à Grenoble, dont l'activité très pointue relève du secteur des satellites, que je considère comme stratégique.

Enfin, s'agissant du décret publié le 14 mai, je me méfie des lignes Maginot ou des sabres de bois. La vraie solution n'est pas de dissuader, au nom de la défense des entreprises françaises, les investisseurs étrangers d'opérer dans notre pays. Alors que les investissements étrangers ont décru de façon très préoccupante en 2013, vous envoyez un mauvais message. Non, le vrai sujet, c'est la compétitivité. Ayez donc le courage de lancer de vraies réformes de structure : vous verrez alors l'économie française se porter mieux, de même que l'emploi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion