Comme dans tous les grands secteurs industriels, la notion de filière est extrêmement importante. Or, par définition, une filière suppose de grands donneurs d’ordre et des sous-traitants de rang un, deux, voire cinq.
Je suis l’élu, en Haute-Savoie, de la vallée de l’Arve, spécialisée dans le décolletage et la mécatronique ; les entreprises concernées travaillent donc beaucoup avec le secteur aéronautique. Pouvez-vous nous préciser votre point de vue sur les relations entre les grands donneurs d’ordre et les sous-traitants ? Quelle est votre vision de l’organisation de la filière ?
Pour prendre quelques exemples précis, comment concevez-vous le référencement et le déréférencement des sous-traitants, de même que l’appui accordé, en matière de recherche et développement, aux petits sous-traitants ? Ceux-ci n’ont pas toujours les moyens d’investir fortement, alors que, comme on le sait, il faut une part importante de recherche et développement pour maintenir la compétitivité et maîtriser les coûts.
Quelle est votre pratique en matière de délais de paiement ? Quels sont les engagements de la filière dans la durée ? On demande souvent aux sous-traitants d’élaborer les pièces et de se charger de la partie recherche et développement, pour ensuite les abandonner au milieu du gué. Même si les choses ne se passent pas ainsi dans votre filière, il n’en reste pas moins qu’il est extrêmement important d’accompagner les sous-traitants dans la durée plutôt que de leur faire acheter des machines et de leur dire, six mois après, que la fabrication de la pièce aura lieu à l’autre bout de la planète.