Je pense plutôt à un problème d'adéquation entre la taille du département, l'importance des enjeux en matière sociale, médicale et médico-sociale sur son territoire, et les moyens de plus en plus limités de nos partenaires, pour qui la question du handicap, notamment l'insertion professionnelle des personnes handicapées, n'est pas nécessairement une priorité. L'histoire propre de la MDPH de Seine-Saint-Denis joue sans doute aussi un rôle. La mission de coordination est de la responsabilité de la MDPH ; mais l'évolution permanente que j'évoquais il y a un instant ne nous a pas toujours permis de remplir ce rôle. Depuis un an, nous nous investissons à nouveau dans cette mission. Nous avons encore les moyens de fonctionner, mais nous savons que sur le plan des financements, les beaux jours sont derrière nous. Nous devons donc travailler ensemble pour avoir les moyens d'agir et traiter de cas qui se révèlent de plus en plus complexes. Nous combinons de plus en plus en Seine-Saint-Denis des problématiques très lourdes en matière de santé, de handicap et d'insertion professionnelle et sociale, et nous avons besoin d'un regard pluridisciplinaire pour y répondre.
Autre point important, le suivi et l'effectivité des orientations. Nous manquons encore d'outils dans ce domaine, notamment pour évaluer les besoins – et même l'offre – sur un territoire. Là aussi, la coordination des acteurs et le soutien de la CNSA peuvent être déterminants. Aujourd'hui, nous prenons la décision d'orientation que nous jugeons bonne par rapport au besoin de compensation de l'usager ; mais nous ne savons pas si elle va être mise en oeuvre, ni de quelle manière. Nous dépendons des informations de nos partenaires. C'est pourquoi la coordination avec ces derniers, mais aussi avec nos usagers, est fondamentale.
S'agissant de l'animation du réseau des MDPH par la CNSA, je rejoins ce qui a été dit par mes collègues et par différents rapports. Les relations sont d'excellente qualité et le soutien juridique et technique apporté par la CNSA est précieux pour les MDPH. Certes, il n'y a pas de tutelle ; mais la légitimité de la CNSA est telle que ses avis juridiques et ses recommandations sont globalement suivis. C'est un réel atout. Les réunions régulières organisées à tous les niveaux – directeurs de MDPH, coordinateurs d'équipes pluridisciplinaires, référents insertion professionnelle ou enfance – sont précieuses pour nous.
Bref, le seul point sur lequel nous appelons à la vigilance est la question des remontées de données et des systèmes d'information, sur laquelle la CNSA s'implique davantage aujourd'hui. Sans doute allons-nous reparler du SipaPH et de ses difficultés de mise en oeuvre, à la fois pour les départements et pour la CNSA.