Monsieur le secrétaire d’État chargé des affaires européennes, les résultats de dimanche ont résonné comme un coup de tonnerre. De nombreux Français semblent avoir perdu confiance dans le projet européen. De plus en plus, l’Europe est synonyme pour eux de chômage, de désindustrialisation et de libéralisation.
Il est vrai que la politique du « tout austérité » a été désastreuse pour des millions d’Européens. Il est vrai que la concurrence fiscale intra-européenne favorise l’exil et l’optimisation fiscale et prive les États de ressources budgétaires. Il est vrai que l’absence d’harmonisation sociale, et notamment de salaire minimum dans toute l’Europe, entraîne des délocalisations et des fermetures d’entreprises. Ces réalités sont le fruit de choix politiques menés pendant ces dix dernières années par les gouvernements conservateurs. Ce sont ces politiques européennes dont les citoyens ne veulent plus.
Pourtant, l’Europe peut être différente. Lorsqu’un jeune en situation d’exclusion trouve un emploi grâce à la garantie jeunesse, l’Europe agit pour ses jeunes. Lorsque le Fonds social européen finance le reclassement des salariés en CDD de la filière automobile française, l’Europe agit pour l’emploi. Lorsque, grâce au pacte de croissance, la Banque européenne d’investissement investit en France 1,37 milliard d’euros, dont 700 millions pour la rénovation d’établissements scolaires, l’Europe agit pour la croissance et l’éducation.
Ces réalités sont le fruit d’autres choix politiques opérés grâce à la réorientation de l’Union initiée par le Président de la République depuis deux ans. Nous assumons nos choix politiques. Notre Europe n’est pas honteuse, elle est enthousiasmante. Elle doit fédérer les citoyens européens autour de valeurs communes de progrès et de justice. Monsieur le secrétaire d’État, quelles initiatives la France compte-t-elle prendre pour accélérer la réorientation de l’Union européenne et ainsi restaurer la confiance de nos concitoyens dans le projet européen ?