Monsieur le Premier ministre, vous vous êtes efforcé hier, ici même, de rassurer le Parlement et la communauté militaire quant au respect strict de la loi de programmation militaire en cours. Mais les réalités comptables se rappellent à vous. La Cour des comptes évoque un trou de 12 milliards d’euros dans le budget de l’État et nul ne peut croire que ce sinistre budgétaire n’impactera pas le projet de loi de finances rectificative pour 2014 en préparation.
D’autre part, je vous rappelle que 500 millions d’euros ont été inscrits dans le budget 2014 pour compenser une annulation de 700 millions d’euros d’équipements en 2013 ; personne n’en trouve trace. Pire encore, 355 millions d’annulations de crédits d’équipements sont prévues par Bercy dans le prochain PLFR. Voilà donc 855 millions qui manquent déjà cette année sur la part des équipements !
Au-delà de l’inflation monétaire, non compensée dans votre budget, nous notons une autre inflation, celle du coût des OPEX, et elle est considérable puisque la situation au Mali et en Centrafrique interdit tout retrait d’effectifs.
C’est sur ce fond d’un budget sinistré et insincère que l’on observe la dégradation extrêmement préoccupante de la situation au Mali et en République centrafricaine.