Intervention de François Asensi

Séance en hémicycle du 28 mai 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Réorientation institutionnelle de l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Le Président de la République plaide depuis dimanche pour une réorientation de l’Europe. Il l’avait déjà promise durant la campagne présidentielle, mais aussitôt élu, il avait abandonné cet engagement. Le Traité TSCG instaurant l’austérité budgétaire, négocié par M. Nicolas Sarkozy, a été ratifié en l’état. Lors du référendum de 2005, le peuple français avait refusé l’Europe de la concurrence libre et non faussée. Malgré cela, le traité de Lisbonne a été imposé. Les Français ont le sentiment d’être méprisés, de vivre un véritable déni de démocratie. Ils ne veulent plus de ces institutions sans égard pour leurs attentes et leurs besoins.

La gestion calamiteuse de la crise de 2008 a porté témoignage que l’Europe de la finance et des marchés triomphe de l’Europe des peuples. Quand 1 000 milliards ont été versés aux banques, seuls 500 millions d’euros vont à l’aide à la jeunesse française au titre de l’emploi.

Aujourd’hui, le projet de traité transatlantique entre l’Europe et les États-Unis, négocié sans les peuples, est une nouvelle étape de cette construction qui privilégie les firmes multinationales aux dépens de la protection des citoyens et des droits sociaux.

Le Gouvernement français, aujourd’hui affaibli dans les institutions européennes, ne pourra réorienter l’Europe qu’en s’appuyant sur les aspirations populaires : le refus de l’austérité et le désir de plus de démocratie exprimé dans les urnes.

À l’heure où le Gouvernement annonce qu’il ne changera pas de cap, je vous pose la question : comment tendre vers une Europe sociale, solidaire, une Europe de la croissance, sans remettre en cause votre dogme de l’austérité et de la concurrence libre et non faussée ?

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