Monsieur le député Krabal, merci infiniment pour cette question très importante, qui renvoie au fonctionnement de notre démocratie et à la relation qui s’est détériorée, qui s’est érodée entre les citoyens, le fonctionnement de nos institutions et le suffrage. Il y a à cela de nombreuses raisons. Lorsque l’on regarde, par exemple, l’évolution du taux de participation aux élections européennes, on se rend compte que, depuis 1979, il s’est constamment dégradé. Il a augmenté d’environ 1,5 point entre le scrutin de 2009 et celui qui vient de se dérouler, mais on constate, à l’occasion de ce scrutin comme d’autres, que les citoyens votent moins.
Comment remédier à cela ? D’abord, il nous appartient, vous l’avez souligné en évoquant de multiples propositions tout à fait judicieuses, de faciliter le vote des citoyens, de les inciter à voter : les modalités d’inscription sur les listes électorales, l’utilisation des moyens techniques modernes de communication, tout cela doit être développé. J’ai d’ailleurs moi-même pris une disposition en incitant les préfets à prendre contact avec les maires pour étendre la durée d’ouverture des bureaux de vote. Plus de 400 municipalités ont accepté de le faire, et ce sont près de deux millions de citoyens qui ont ainsi été incités à voter.
Deuxième point, il faut aussi que les organisations politiques, les partis, donnent de la vie politique, à travers leurs échanges, y compris dans cet hémicycle, une image digne. C’est de nature à inciter les électeurs à voter. Il faut aussi que les grandes questions, je pense à la question européenne, n’arrivent pas dans l’espace public seulement au moment des élections. Il faut qu’il y ait un travail de pédagogie continu.
Enfin, monsieur le député, je reprends volontiers votre idée d’une réflexion parlementaire qui doit se poursuivre, destinée à inciter le maximum de citoyens à voter.
Le 29/05/2014 à 14:47, laïc a dit :
Il n'y a aucune interaction entre les citoyens et le pouvoir élu, comment dans ces conditions motiver les gens à voter ? C'est "mets ton bulletin dans l'urne, et tais-toi", c'est évidemment fort peu motivant. En démocratie, on vote pour des idées, pas pour des hommes, penchez-vous donc sur la démocratie athénienne.
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