Intervention de Harlem Désir

Séance en hémicycle du 28 mai 2014 à 15h00
Débat sur les politiques européennes en matière de lutte contre le réchauffement climatique

Harlem Désir, secrétaire d’état chargé des affaires européennes :

Monsieur le député Patrice Carvalho, je vous remercie de cette question, qui comporte deux volets : vous souhaitez savoir, d’une part, où nous en sommes de la réalisation des objectifs qui avaient été fixés dans le paquet énergie climat en 2008, et, d’autre part, comment nous allons faire en sorte que la conférence Paris Climat 2015 soit un succès.

Je commencerai par répondre au sujet de la réalisation des objectifs, qui sont au nombre de trois. La réduction des émissions de CO2, qui devait être de 20 % à l’horizon de 2020 par rapport au niveau de 1990, est déjà de 18,3 % en Europe et de 13 % en France. Notre pays avait cependant des émissions moins élevées au départ, car la part de l’énergie nucléaire dans notre mix énergétique fait que nous émettons moins de CO2. Nous devons cependant tenir cet objectif, ce qui nécessite d’être au rendez-vous s’agissant des deux autres.

Le deuxième objectif est d’atteindre 20 % d’énergies renouvelables. L’Europe est aujourd’hui à plus de 14 %, la France à 14,3 %. Nous sommes donc en passe d’atteindre cet objectif, qui contribuera à réaliser le premier.

S’agissant des économies d’énergie, la Commission a prévu une revue du dispositif le mois prochain. Nous disposerons donc très vite des chiffres précis, mais on peut déjà affirmer que le plan de rénovation des logements pour réduire la consommation d’énergie, et donc la facture d’énergie des ménages, est en bonne voie. Des dispositifs ont été annoncés par le Président de la République et sont mis en oeuvre par le Gouvernement ; nous devrons et nous pourrons donc tenir ces objectifs.

Même si je comprends votre question – puisque nous sommes déjà les premiers dans le monde, pourquoi s’engager maintenant à une réduction de 40 % d’ici à 2030 ? –, nous pensons que c’est réalisable et surtout que c’est nécessaire : ce n’est plus une option mais une véritable obligation, au regard notamment du récent rapport du GIEC, mentionné par plusieurs des orateurs. C’est en poursuivant sur la voie de la réalisation des premiers objectifs, ceux de 2020, que nous voulons atteindre en 2030 l’objectif de 40 % de réduction et de 27 % d’énergies renouvelables. En effet, quand on engage ce processus, l’innovation elle-même fait un bond en avant. Pensez par exemple aux moteurs automobiles : les moteurs consommant deux litres aux cent kilomètres sont à notre portée grâce aux véhicules hybrides et au développement de l’électrique. Il faut donc tenir ces objectifs et faire en sorte que nos industries, nos modes d’habitat soient pionniers dans tous ces domaines.

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