Intervention de Harlem Désir

Séance en hémicycle du 28 mai 2014 à 15h00
Débat sur les politiques européennes en matière de lutte contre le réchauffement climatique

Harlem Désir, secrétaire d’état chargé des affaires européennes :

Monsieur le député, comme vous l’avez souligné, la rencontre du 24 avril entre le Président de la République François Hollande et le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a permis de donner une impulsion décisive à laquelle nous avons immédiatement associé, dans le format « Weimar », l’Allemagne, avec laquelle nous travaillons en outre sur les propositions permettant de donner naissance à une Union énergétique, ou Communauté européenne de l’énergie. J’insiste sur ce premier point, que vous avez vous-même soulevé, car ce sujet doit être totalement lié et imbriqué aux exigences de lutte contre le réchauffement climatique. Il ne faut pas opposer la nécessité de répondre aux deux enjeux d’un même pas : nous devons, d’une part, lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, diminuer l’empreinte carbone, la dépendance aux hydrocarbures, faire monter en puissance de nouvelles ressources et sources d’énergie et, d’autre part, assurer la cohésion européenne dans la politique énergétique.

Cette Union énergétique portera tout à la fois sur les infrastructures, en particulier sur la connexion entre les différents pays dans tous les domaines – électricité, gaz ; il y a donc des investissements très importants à réaliser – ; sur la solidarité, notamment dans les approvisionnements, par exemple grâce à un mécanisme d’achats groupés ou à la mobilisation des réserves en cas d’urgence ; sur la dimension externe, qui est liée, avec la diversification des approvisionnements et la capacité de négociation en commun ; sur l’exploitation des sources indigènes, en privilégiant pour notre part les énergies non polluantes et renouvelables. Il n’existe pas, certes, de règle interdisant à tel ou tel État membre d’utiliser des gaz de schiste ou de faire de la prospection pour en trouver, mais l’avenir, si l’on veut combiner l’indépendance énergétique et les enjeux du changement climatique, consiste plutôt à développer la géothermie, le solaire, la biomasse, l’éolien, les énergies marines et, par conséquent, à développer les technologies, les capacités industrielles, les alliances permettant à tous les pays d’utiliser ces ressources plutôt que de continuer à utiliser le charbon ou d’explorer des gaz de schiste.

Voilà la mobilisation qui est aujourd’hui la nôtre ; voilà l’un des enjeux de la discussion du paquet énergie-climat : d’un côté, c’est l’objet de notre discussion, s’engager dans un premier temps sur la feuille de route proposée par la Commission – une baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre, 27 % d’énergies renouvelables – et, de l’autre côté, engager les grands choix d’investissements, d’infrastructures et d’industries qui nous permettront de bâtir l’Europe énergétique.

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