Monsieur le secrétaire d’État, dans une lettre du 6 janvier, les ministres de l’environnement et de l’énergie français, britannique, italien et allemand avaient clairement affiché leur unité en se déclarant favorables à l’objectif d’une réduction de 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
La Commission européenne a ensuite proposé un avant-projet de paquet énergie-climat pour 2030 dans lequel figurait certes un objectif sur les gaz à effet de serre, mais qui ne fixait pas d’objectif contraignant en matière de pourcentage d’énergies renouvelables, avec une cible à au moins 27 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Il s’avère qu’effectivement il existe une forme de tension entre ces deux objectifs. D’ailleurs, le Royaume-Uni est hostile à l’idée d’un objectif contraignant en matière d’énergies renouvelables, tout en ayant signé la lettre du 6 janvier. L’Allemagne, quant à elle, est favorable à la fixation d’un pourcentage d’énergies renouvelables dans ce futur paquet énergie-climat.
Mais il faut bien voir que l’Allemagne, qui a fait le choix d’une augmentation massive des énergies renouvelables, a constaté une hausse des gaz à effet de serre. En d’autres termes, la diminution trop massive du nucléaire et l’augmentation trop massive de la production d’énergies renouvelables, mal contrôlées, ne produisent pas mécaniquement de diminution des émissions de gaz à effet de serre, pour la simple et bonne raison qu’il faut ensuite équilibrer un réseau menacé par l’intermittence des énergies renouvelables avec des importations de charbon, qui se retrouvent dans l’empreinte carbone de l’Allemagne.
La France, de ce point de vue, évoque un pourcentage massif d’énergies renouvelables puisque Ségolène Royal a fait mention d’un objectif de 40 % d’énergies renouvelables en 2025 lors d’une audition parlementaire le 20 mai dernier. Cet objectif d’énergies renouvelables n’est pas forcément conciliable avec l’objectif de réduction des gaz à effet de serre que nous nous donnons, et je souhaite savoir quelle sera la position de la France lors des négociations à venir : allez-vous imposer un objectif national d’énergies renouvelables dans le paquet énergie-climat, et allez-vous militer pour un objectif contraignant d’ENR au niveau européen ?