En 1935, en quelques semaines, Jean Giraudoux écrivait La guerre de Troie n’aura pas lieu. Il prévoyait, comme beaucoup d’observateurs, la Seconde Guerre mondiale. En 1935, il était encore possible, sans beaucoup d’effusions de sang, d’éviter cette guerre et ses 70 millions de morts.
Aujourd’hui, tous les climatologues nous disent qu’au-delà de deux degrés d’augmentation de température, le système va s’emballer. Beaucoup d’observateurs disent qu’il est déjà un peu trop tard, et que ce que l’on va connaître d’ici la fin du siècle sera sans commune mesure avec tous les grands drames que l’humanité a connus au cours de son histoire, qu’il s’agisse de la Seconde Guerre mondiale ou de la Peste noire.
Pour faire en sorte de ne pas dépasser deux degrés d’augmentation de température, le modèle des pays européens va être discuté lors de la conférence de Paris. Il faut déjà montrer au monde que nous sommes capables, comme je le disais dans mon intervention, d’atteindre ce que l’on appelle le facteur 4, c’est-à-dire de 80 % à 95 % de réduction de gaz à effet de serre en 2050. Pour cela, il faut démontrer que nous atteignons tous les objectifs intermédiaires, sur le plan national comme sur le plan européen.
Ma question est donc double : sur le plan national, est-ce que des efforts plus importants vont être menés pour que la France continue d’être un modèle en ce domaine ? Et sur le plan européen, l’objectif d’une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 est déjà très faible : il fallait atteindre 50 % de réduction pour arriver à ce facteur 4. Et nous n’atteindrons pas cet objectif si nous ne nous engageons pas dans un objectif contraignant de 40 % d’efficacité énergétique pour 2030 sur le plan européen. Or, dans ce domaine, les chefs d’État et de gouvernement ont rejeté cette idée lors du dernier Conseil européen.