Intervention de Gilles Savary

Réunion du 27 mai 2014 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Savary, rapporteur :

Vous avez tort de penser, monsieur Martial Saddier, que cette réforme constitue une étape vers l'éclatement de la SNCF. Nous avons clairement fait le choix de constituer un groupe ferroviaire, modèle qui a été défendu tant par la France que par l'Allemagne. Vous estimez que le monde concurrentiel est édénique et qu'il faut casser les entreprises puissantes. Nous pensons, au contraire, que le jeu de la concurrence aboutit à l'apparition de puissants oligopoles, tels que les concurrents chinois d'Alstom, énormes entreprises qui concentrent une grande quantité de savoir-faire et sont aujourd'hui cotées à la bourse de Hong-Kong.

Nous avons choisi de rendre le système ferroviaire français « eurocompatible » : nous savons – nous ne le cachons nullement – que l'ouverture du marché à la concurrence, engagée depuis 2000, sera réalisée à terme. Nous préparons la SNCF à cet environnement ouvert, dans lequel elle devra se battre en France et, surtout, à l'étranger – la concurrence chinoise arrive d'ailleurs déjà. Nous devons donc préserver l'acquis. Loin de démanteler la SNCF, nous conservons toutes ses compétences : nous souhaitons créer un acteur qui non seulement exercera des missions de service public et d'aménagement du territoire – et sera, à cet égard, contrôlé par l'État –, mais aussi qui comptera sur le marché européen. Il serait irresponsable de casser la SNCF pour des raisons idéologiques. Envisage-t-on de casser de la même manière Alstom, dont la taille n'est pas suffisante, ou Total ?

Actuellement, la SNCF est le deuxième groupe ferroviaire en Europe. Elle a cédé beaucoup de terrain à la Deutsche Bahn, qui la cerne de toutes parts : celle-ci est devenue un groupe énorme et pilote pratiquement tout le fret en Europe, notamment en Espagne. Dans ces conditions, nous avons fait un choix de politique industriel, qui n'est pas le vôtre : loin de casser la SNCF, nous constituons un groupe ferroviaire. Comme tous les groupes privés et publics, il a besoin d'une tête qui administre des services communs, définit la stratégie et établit les comptes consolidés.

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