Intervention de Jean-Louis Gagnaire

Réunion du 27 mai 2014 à 18h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Gagnaire :

Nous tenons à vous le préciser, nous sommes toujours très favorables aux investissements américains dans notre pays, quels qu'ils soient. La France accueille de nombreux investisseurs américains.

Il faut le rappeler parce que les discussions entre Alstom et GE ont été l'occasion de malentendus. D'ailleurs, les Français reconnaissent qu'il fait généralement bon travailler dans les entreprises américaines, notamment en raison du climat social qui y règne – chez GE comme ailleurs.

L'énergie est toutefois un sujet sensible : vous le comprendrez d'autant plus aisément que les États-Unis comme la France et d'autres pays européens souhaitent, eux aussi, pratiquer une certaine forme de patriotisme économique. La France reste très vigilante s'agissant de tout ce qui peut mettre en cause ses intérêts directs dans le secteur de l'énergie, notamment en termes d'emplois.

Il faut évidemment se projeter dans le reste du monde afin de répondre au développement des autres continents : il convient de s'organiser à cette fin, notamment en acquérant la masse critique nécessaire. Du reste, si GE veut se rapprocher d'Alstom, c'est également pour atteindre cette masse critique. Aussi, le rapprochement entre GE et Alstom doit-il être gagnant-gagnant pour les deux entreprises, qu'il s'agisse de l'activité « énergie », secteur très sensible, ou de l'activité « transport ».

S'agissant de l'industrie énergétique française, l'activité de GE est relativement limitée : l'essentiel de notre bouquet énergétique repose en effet sur le nucléaire et non sur les turbines à gaz et Alstom produit des turbines à vapeur. Je fais partie de ceux qui pensent que l'énergie nucléaire, à côté des énergies renouvelables, a un vrai avenir en France : elle continuera également de représenter une vraie solution pour de nombreux autres pays, tant qu'on ignorera par quelle autre source d'énergie la remplacer. Ces secteurs ont besoin de complémentarité. Le vôtre est assez marginal eu égard à nos besoins actuels.

Comment vous situez-vous par rapport au développement du nucléaire ? La région Rhône-Alpes est très investie dans les questions énergétiques, au travers non seulement d'Areva mais aussi de très nombreuses PME et PMI : comment comptez-vous vous impliquer sur les territoires aux côtés de ces entreprises ? La question est importante en termes d'emplois induits : quels rapports entretenez-vous avec vos sous-traitants ? La France n'a pour objectif ni de conserver des centres de recherche en laissant la production filer à l'étranger ni de conserver la production en regardant la recherche et l'innovation quitter le territoire.

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