Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du 28 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Les axes de travail du CSP sont clairement définis dans la charte des programmes, laquelle définit les orientations pour les classes maternelles dès cette année et le fera pour l'école élémentaire, le collège et le lycée dans les années futures.

Le Haut conseil de l'éducation a vécu ; il a été remplacé, d'une part, par le CSP et, de l'autre, par le Conseil national d'évaluation du système scolaire (CNESCO), deux instances indépendantes créées à l'initiative de la majorité par la loi d'orientation de 2013. Des chercheurs, des personnes qualifiées, des parlementaires se sont mis au travail, avec l'objectif partagé de faire baisser significativement l'échec scolaire ou, mieux encore, de favoriser la réussite de tous les élèves. Les travaux du CSP et du CNESCO se recouperont-ils ? Une synergie est-elle possible entre l'élaboration des programmes et l'évaluation du système scolaire ?

« L'égalité des chances n'est pas une réalité, le sentiment d'injustice est prégnant : il ne faut pas que l'école s'accommode de cette situation », écrivais-je en 2005 dans mon rapport sur le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école, dit projet de loi « Fillon ». Afin de lutter contre les inégalités, ce texte imposait l'acquisition d'un socle commun de connaissances et de compétences pour tous les élèves. Le dysfonctionnement du socle commun tient sans doute à une évaluation trop compliquée et à un livret personnel peu adapté.

La loi de refondation de l'école a confirmé le principe du socle, auquel on a adjoint le terme de « culture » cher au président Bloche. De façon assez paradoxale, parmi les cinq compétences relevées – langages fondamentaux, apprendre à apprendre, former la personne et le citoyen, les sciences et les techniques, l'activité humaine dans un monde en évolution –, la culture n'apparaît pas explicitement ; mais, aux termes de la charte, elle « sera […] définie comme l'idéal d'un bien commun à construire ». D'où ma deuxième question : comment la culture sera-t-elle déclinée dans les programmes, sachant qu'un puissant syndicat, que je ne nommerai pas, refuse la logique des compétences transversales ?

La révolution numérique permet une production exponentielle de connaissances. Le fossé se creuse inexorablement entre ceux qui ont accès au savoir par des outils numériques qu'ils maîtrisent et ceux qui n'y ont pas accès. Comment les programmes permettront-ils de lutter contre l'échec scolaire en utilisant les ressources nouvelles du numérique ?

Avec la loi de refondation de l'école, M. Peillon a imposé la morale civique et laïque contre l'instruction civique et les valeurs de la famille défendues par l'opposition. La mission du CSP relevant à la fois de l'instruction et de l'éducation, les programmes incluront des enjeux éducatifs. L'enseignement de la morale civique sera-t-il interdisciplinaire ? D'une manière générale, quelle approche opérationnelle le CSP préconise-t-il dans l'élaboration des programmes pour assurer la cohérence entre les acquis souhaitables et les enseignements dispensés, dans le respect de la liberté pédagogique des professeurs ?

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