Intervention de Jacques Lambert

Réunion du 28 mai 2014 à 18h00
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Jacques Lambert, président du Comité de pilotage de l'Euro 2016 de football :

Nous devons agir sur deux terrains.

Le premier est d'ordre culturel. Il s'agit de faire admettre à tous les niveaux, en particulier auprès des décisionnaires, qu'un certain nombre d'événements sont d'intérêt national ou d'intérêt général. L'Euro ou la phase finale de la Coupe du Monde ne sont pas simplement des événements sportifs qui doivent rester l'affaire des amateurs de football, mais des opérations qu'il faut prendre en charge comme si elles étaient initiées par l'État car elles génèrent un flux d'activités économiques, avant, pendant et après l'événement, dont nous pourrions tirer un meilleur profit.

Certes, il n'est pas simple d'agir sur ce terrain, car personne n'a le pouvoir de décider qu'un Championnat d'Europe de football est un événement d'intérêt national, mais qu'un championnat de boules lyonnaises ou de badminton ne mérite pas ce titre. En toute honnêteté, je ne sais pas qui pourrait fixer le statut de chacun de ces événements.

Le second terrain sur lequel nous pouvons agir est le travail en réseau, pendant la durée de préparation du dossier de candidature mais également pendant la période creuse qui sépare l'attribution de l'événement et sa réalisation, qui peut durer six ou sept ans, et plus précisément pendant les deux à quatre ans correspondant au lancement des chantiers, pendant lesquels il ne se passe rien. Lors de la préparation de la candidature de la France à l'Euro 2016, j'avais eu d'excellentes relations avec les représentants de l'État, les villes organisatrices et les différentes instances économiques et sociales que nous avions sollicitées. Quelques semaines plus tard, alors que l'organisation de l'Euro 2016 était attribuée à la France, j'ai voulu les rencontrer à nouveau pour leur demander de mettre en place des méthodes de travail. Toutes ces personnes m'ont répondu que l'événement était encore lointain, que personnellement elles ne seraient plus là, parce qu'entre temps il y aurait eu des élections, et qu'elles avaient d'autres problèmes plus urgents à traiter. Je regrette cette incapacité à se projeter dans l'organisation d'un événement qui pourtant demande beaucoup de temps.

L'organisation du travail en réseau requiert certainement l'intervention d'une autorité centrale qui ne peut pas être celle de l'organisateur. Moi-même, en tant qu'organisateur d'un événement sportif ou représentant de la FFF ou de l'UEFA, je n'ai pas la compétence pour agir sur des représentants de l'État ou du mouvement associatif. Cette autorité ne m'est pas reconnue. Décider de la façon d'optimiser les retombées touristiques de l'Euro 2016, des Jeux olympiques ou de l'exposition universelle de 2025 doit être laissé à des personnes qui ont des choses à dire sur le sujet. Nous avons besoin d'une autorité investie d'un vrai pouvoir d'impulsion et de coordination. Ce n'est pas nécessairement l'État, que nous essayons de désengager d'un certain nombre de missions.

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