Cette coordination, établie dans quelques départements, est marginale. Sur le terrain, il n'existe pas, au quotidien, tant de problèmes qu'il faille l'étendre. Dans mon département, le SAMU coopère de manière satisfaisante avec les sapeurs-pompiers en dépit de l'absence de liaison entre nos logiciels. Nous n'avons jamais deux ambulances, l'une privée, l'autre des pompiers, qui interviennent en même temps, ou guère plus d'une fois par mois, ce qui est anecdotique. Notre culture hospitalière nous porte à l'efficience et à l'évaluation de nos interventions. Le docteur François Dissait, inventeur d'une plateforme commune aux deux services, installée à l'hôpital de Clermont-Ferrand il y a quinze ans alors qu'il était à la fois responsable du service des urgences et médecin-chef des sapeurs-pompiers, a lui-même évalué son fonctionnement et reconnu qu'elle n'était pas satisfaisante, au point d'accepter qu'elle soit à nouveau scindée il y a deux ans. Son analyse relevait la différence culturelle entre les deux services mais aussi celle de leurs missions et reconnaissait qu'ils n'étaient pas interchangeables. Le docteur François Dissait a eu le courage de reconnaître qu'il avait commis une erreur en réunissant leurs plateformes. Une plateforme téléphonique commune ne serait concevable que si l'appel était pris par un assistant de régulation médicale ou par un stationnaire de sapeurs—pompiers mais ce n'est aujourd'hui pas le cas. Ce le sera peut-être dans dix ou quinze ans. En attendant, nous pouvons y réfléchir.