Je souhaite d'abord répondre à ce que vient de dire le docteur Patrick Hertgen. À Strasbourg, il n'existait pas de véhicules VSAV jusqu'en 2004. Leur arrivée a été présentée comme une obligation légale nécessaire aux centres de secours. Aujourd'hui, le directeur du SAMU est l'ancien médecin-chef des pompiers et le président du conseil général est également le président du conseil d'administration du SDIS. La boucle est bouclée… et l'activité de d'ambulancier privé diminue. Je qualifie de transport sanitaire à 80 % l'activité des VSAV pure puisque 3 % correspond en fait à des urgences vitales. L'activité des pompiers connaît ainsi une croissance à deux chiffres depuis dix ans. C'est inquiétant car il n'y a pas une croissance équivalente des urgences, il s'agit bien de la prise de marchés qui relevaient des autres acteurs du transport sanitaire. 10 % des sapeurs-pompiers strasbourgeois sont des professionnels, les autres sont des sapeurs-pompiers volontaires comme le boucher, le boulanger ou le plâtrier… qui ne peuvent pas assurer les mêmes missions qu'un ambulancier diplômé d'État qui a suivi une formation dix fois plus longue. Le transporteur sanitaire assure avec difficulté l'équilibre de ses investissements financiers et des charges qu'il assume comme employeur. Son propre ambulancier peut d'ailleurs concurrencer directement sa société en étant chef d'agrès dans un véhicule de pompiers dès qu'il est libéré de sa garde dans l'entreprise… Enfin, certains employés n'hésitent pas à se mettre au chômage pour pouvoir suivre une formation en étant plus disponibles !