Pour la clarté de nos débats je crois qu'il faut bien distinguer les questions du court terme des problématiques à plus longue échéance.
L'offre de soins a subi ces dernières années des restructurations. Il n'est pas neutre, comme en Mayenne par exemple, de supprimer tous les plateaux techniques de chirurgie qui font moins de 1 500 interventions par an. Cette modification de l'offre de soins a de fortes conséquences en termes de demande de transports car les lieux de soins s'éloignent des lieux de vie des patients.
La difficulté est d'anticiper les conséquences de ces changements de localisation des soins et de durée de séjour.
À plus court terme, certains aspects de l'organisation des soins pourraient être améliorés ; ainsi pour les soins chroniques comme l'insuffisance rénale chronique, nécessitant des dialyses, et qui, de ce fait, entraînent des transports réguliers et programmés plusieurs fois par semaine, certaines ARS ont mis en place des systèmes de covoiturage en VSL pour conduire les patients à ces séances de soins.
Les transports de patients en amont et en aval des hospitalisations pourraient aussi être rationalisés mais c'est une question complexe. Le recours à des appels d'offres dans le choix d'un transporteur pour faire des économies a montré ses limites car avoir recours à une seule entreprise de transport pose souvent des difficultés notamment dans le cas des départements très étendus géographiquement.
Il faut s'inspirer des bonnes pratiques locales. À Montpellier, certains hôpitaux ont choisi d'internaliser les transports et de se charger eux-mêmes de l'organisation des rotations des transporteurs. Il faut de plus rappeler que la prescription doit primer sur la facturation, les transporteurs n'ayant pas à modifier le type de véhicule qui est inscrit sur la prescription. C'est le médecin qui apprécie le besoin qui dépend de multiples facteurs sanitaires.