Merci de nous recevoir aujourd'hui. L'UNSA-CGC a toujours été favorable au regroupement sur un seul site des différents services du ministère de la Défense implantés à Paris et en petite couronne, mais aujourd'hui, nous constatons amèrement que les syndicats n'ont pas été associés à la préparation du déménagement.
Il y a des points positifs : la direction générale de l'armement (DGA) a réalisé un important effort de communication, mais en se concentrant trop sur la parcelle ouest et les nouveaux bâtiments. Pour les entités installées sur le site de Balard, le dialogue social avec la direction de site est régulier et constructif. Mais il y a surtout des sujets d'inquiétude. J'en distinguerai plusieurs.
Tout d'abord, il est nécessaire de réduire significativement le volume de documents papiers par destruction, archivage et numérisation ; cela s'ajoute à un travail quotidien déjà très intense, alors que les départs, nombreux, ne se soldent pas par des arrivées de personnels nouveaux.
Le nombre de bureaux occupés par une personne seule est en diminution, ce qui posera des problèmes de confidentialité, notamment à la DGA.
Beaucoup d'agents devront utiliser quotidiennement des lignes de transport en commun déjà asphyxiées, notamment entre huit heures et neuf heures trente. Aux 9 300 agents du ministère de la Défense, il faut en effet ajouter 5 000 salariés qui s'installeront dans l'immeuble locatif en corne ouest, 5 000 employés dans la tour Triangle du parc des expositions, et tous ceux qui travaillent à l'hôpital Georges-Pompidou et à France Télévisions… Il est certain que les transports en commun ne peuvent pas accueillir plus de 20 000 personnes.
De nombreux agents bénéficient aujourd'hui de l'horaire variable : à ce jour, le SGA n'en a toujours pas discuté avec les fédérations syndicales. Comment imaginer l'arrivée de 9 300 personnes à huit heures quarante-cinq, horaire de référence ? L'UNSA-CGC revendique le choix, pour chaque agent civil, quelle que soit sa catégorie, entre horaire fixe et horaire variable.
Le plan d'accompagnement des restructurations (PAR), destiné aux personnels ne souhaitant pas rejoindre Balard, n'a été appliqué que partiellement. L'administration nous oppose la barrière des dix kilomètres en région parisienne pour considérer ce mouvement comme une restructuration ; l'UNSA-CGC demande qu'au-delà du dispositif indemnitaire prévu par le PAR, les agents ne souhaitant pas rejoindre Balard soient prioritaires pour candidater sur un autre poste.
M. le ministre a toujours mis en avant la communauté de travail entre civils et militaires, mais aujourd'hui, nous constatons que le personnel civil n'aura pas toute sa place au grand Balard : ainsi, les équipements sportifs seront prioritairement mis à disposition des personnels militaires et des utilisateurs extérieurs, principalement venus du quinzième arrondissement de Paris. Si l'UNSA-CGC conçoit aisément que les militaires soient prioritaires durant les plages de travail, dans la mesure où leur statut les oblige à maintenir une très bonne condition physique, nous n'imaginons pas que les personnels civils ne puissent avoir accès aux équipements hors des horaires de travail.
Le prestataire de services Opale et la direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information de la défense (DIRISI) ne sont pas au rendez-vous : il ne se passe pas une journée sans qu'un problème de réseau ou d'imprimante ne perturbe le travail. Alors que le SGA s'apprête à rendre 379 postes au titre de l' « impôt Balard », Opale n'assure pas correctement les prestations qui lui sont demandées dans les deux bâtiments déjà en service. L'UNSA-CGC s'inquiète donc de ce qui se passera quand l'ensemble du site sera livré !
Je n'évoquerai pas longuement le quotidien des agents qui travaillent déjà dans le bâtiment Rotonde, en cours de rénovation lourde : le bruit, les poussières, les vibrations sont épuisants. Bouygues a généreusement distribué des casques antibruit, mais il faut bien avouer qu'ils ne sont guère pratiques pour répondre au téléphone !
Ceci n'est que la triste réalité, et il ne sert à rien d'entamer un mouvement du personnel quand les locaux ne sont pas achevés. Le respect des délais contractuels est une chose, la santé des agents en est une autre, difficilement mesurable, mais bien plus importante.