Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 3 juin 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme territoriale

Manuel Valls, Premier ministre :

Vous venez de rappeler, monsieur Garot, les fondements mêmes de cette réforme, son caractère indispensable.

Je veux rappeler mon attachement, qui, je n’en doute pas un seul instant, est partagé sur tous les bancs, à l’unité de la nation, de la République, laquelle n’est, bien sûr, en rien contradictoire avec la décentralisation. Depuis trente ans, le Président de la République le rappelait d’ailleurs dans son texte publié ce matin, il y a eu, sous la présidence de François Mitterrand comme de Jacques Chirac, des avancées considérables en matière de décentralisation, mais nous voyons bien qu’il faut aller plus loin, rendre l’action publique plus lisible, plus efficace, au service de nos concitoyens comme des entreprises, d’où cette réforme.

Cette réforme doit être bâtie sur de grandes régions. Nous devons évidemment être attentifs à toutes les poussées identitaires. Dans un très beau livre publié il y a quelques semaines, une biographie sur Jules Ferry, grand réformateur mais toujours avec le sens de la nuance et de la méthode, l’homme qui a permis l’élection des conseils municipaux au suffrage universel, une grande historienne, bretonne, républicaine, profondément française, Mona Ozouf, rappelait combien, pour lui, il était important de faire vivre l’unicité de la République et la vie de nos territoires.

C’est le défi qui nous est proposé aujourd’hui : réorganiser notre territoire, réorganiser les territoires de la République, les régions, réorganiser l’intercommunalité pour la rendre encore plus puissante et tracer la perspective de la disparition des départements, mais avec aussi une volonté très forte que nous incarnons, qui est de rendre l’État plus efficace, notamment au niveau des départements.

Le texte sera présenté le 18 juin au conseil des ministres. Il doit être soumis en première lecture au Sénat au mois de juillet et, j’espère, à l’Assemblée nationale quelques semaines après pour être adopté définitivement et promulgué avant la fin de l’année afin que les élections régionales et départementales puissent être organisées à l’automne 2015. Voilà ce qui permet de respecter le rythme démocratique des élections et en même temps de réformer, et je ne doute pas un seul instant du soutien de la majorité.

1 commentaire :

Le 04/06/2014 à 09:24, laïc a dit :

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La Loire atlantique n'a rien à faire dans les Pays de la Loire, lesquels n'ont pas de légitimité historique non plus. C'est le Maréchal Pétain qui a fait cette funeste séparation le 30 juin 1941, dans le but de consolider le pouvoir centralisateur parisien (même s'il était à Vichy, l'esprit est identique) sur la périphérie bretonne, en affaiblissant à dessein la Bretagne en lui ôtant administrativement une partie de son territoire. Résistons donc à cette aberration politique, en laquelle on peut voir une prolongation du passé collaborationniste d'une partie de la classe politique française qui se perpétue ainsi jusqu'à nos jours. Un rappel géographico-politique de la vraie Bretagne ici : http://www.geobreizh.com/breizh/fra/carte-pays-bro.asp

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