Monsieur le Premier ministre, franchement, nous sommes dans une situation invraisemblable ! Nous sommes dans un pays où l’on découvre par un communiqué de presse de l’Élysée, à vingt et une heures quatre, une nouvelle carte des régions de France, qui, c’est le moins que l’on puisse dire, suscite de vraies interrogations et, en tout cas, relève de l’improvisation la plus totale. D’ailleurs, quelques minutes avant ce second communiqué – il y en avait eu un premier –, on avait laissé en blanc le nombre des régions, pour parfaire, visiblement, le dialogue qui a eu lieu avec quelques ministres ou influents présidents socialistes de conseils régionaux.
Vous qui prônez le dialogue, monsieur le Premier ministre, comme vous l’avez dit dans votre discours de politique générale, je vais vous poser une question simple : est-ce qu’on peut conduire une réforme d’une telle ampleur depuis un bureau parisien, fût-ce celui de l’Élysée, sans que les Français ni les 500 000 élus locaux qui font la République au quotidien n’aient été appelés à en débattre ?