Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 3 juin 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Financement des opérations extérieures

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Monsieur le Premier ministre, mon collègue socialiste François Loncle et moi-même étions il y a une dizaine de jours au Mali, dans le cadre d’une mission de contrôle de la politique de la France au Sahel. Nous avons été les témoins directs de la reprise de la guerre dans le nord du Mali, entre l’armée malienne et le MNLA – Mouvement National de Libération de l’Azawad, indépendantiste touareg – dans la région de Kidal. Cette opération s’est soldée par un fiasco pour l’armée malienne. Un sentiment anti-français très fort se fait jour, la France étant accusée de complicité envers le MNLA parce qu’elle a refusé de l’éradiquer militairement.

Dans le même temps, des choses très graves se produisent en République Centrafricaine, où notre armée est littéralement coincée entre la violence des anti-musulmans et les musulmans de la Séléka.

Tout cela alors même que le Gouvernement se divise ouvertement, depuis plusieurs semaines, à propos d’éventuelles coupes dans les crédits affectés à la défense nationale. Après une série de déclarations contradictoires et souvent ambiguës venues de différents côtés – y compris de Matignon, monsieur le Premier ministre –, le Président de la République est intervenu hier et, comme toujours, il est intervenu pour louvoyer ! Tout en annonçant qu’il ne toucherait pas à la loi de programmation militaire qui vient juste d’être votée, il a ajouté une condition : que la trajectoire budgétaire « s’accompagne d’une amélioration des conditions de gestion de nos matériels et projets ».

J’aurais voulu que François Hollande fût avec nous ces derniers jours à Gao, dans le nord du Mali, auprès de nos soldats – auxquels je rends hommage : ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles et utilisent des véhicules qui ont le double de leur âge. Ces véhicules tombent en panne en permanence ; ils ne peuvent même pas les réparer dans des abris climatisés !

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