Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le projet de loi que nous examinons ce soir marquera incontestablement cette législature. Les parlementaires de l’actuelle majorité ne se s’y sont d’ailleurs pas trompés, en déclarant, par la voix de Mme Capdevielle, que ce texte marquera un tournant dans l’histoire du droit pénal français.
Oui, madame la garde des sceaux, ce texte marquera un tournant, mais un tournant particulièrement dangereux pour la sécurité quotidienne des Français. Je veux vous dire l’immense inquiétude qu’il nous inspire.
Aucune mise en garde ne vous a fait malheureusement prendre conscience de la gravité de la situation, ni la montée des violences et des cambriolages dans notre pays depuis plusieurs mois, ni les sondages que vous commentiez il y a quelques instants en les niant, selon lesquels 75 % de nos compatriotes sont opposés à votre réforme, ni les mises en garde du numéro trois de la gendarmerie nationale, le général Soubelet, ni celles des syndicats de policiers, ni celles des préfets dans leur rapport au Gouvernement sur le découragement des forces de l’ordre, ni celles du syndicat national des directeurs pénitentiaires, ni celles des constitutionnalistes, ni même celles de votre Premier ministre.