En réalité, l’échec programmé de votre réforme s’explique tout simplement par une vision idéologique et angélique de la réalité.
Permettez à un député de la banlieue parisienne, de surcroît maire depuis plus de vingt ans, confronté à une délinquance de plus en plus violente, de plus en plus jeune, car de moins en moins sanctionnée, de vous dire que votre raisonnement part d’un contresens d’analyse total. Pour simplifier, vous nous expliquez qu’il faut généraliser les peines alternatives à la prison au motif que le tout carcéral aurait échoué et encouragerait la récidive. C’est bien là que tous les acteurs de terrain, policiers, gendarmes, élus locaux, enseignants, surveillants pénitentiaires, au contact des réalités, ne peuvent qu’écarquiller les yeux en se demandant si nous vivons dans le même pays.
Car soyons clairs : les Français payent très cher au quotidien l’inverse exactement de ce que vous décrivez, c’est-à-dire du tout carcéral. Oui, nos concitoyens ont peur, peur de prendre les transports en commun, peur de rentrer chez eux le soir dans leur quartier, où les trafiquants font la loi, peur, à la sortie du collège ou du lycée, de se faire racketter, peur des représailles, en un mot peur des délinquants que vous allez choyer par votre projet.
Oui, les Français n’en peuvent plus… Vous m’écoutez, madame la garde des sceaux ?