Je pense que l'amendement de nos collègues écologistes ne pose pas la vraie question, celle du rééquilibrage de la fiscalité qui pèse sur le gazole et sur l'essence. Aujourd'hui, l'écart de taxation entre le fioul et le gazole a pour conséquence une diésélisation excessive de notre parc automobile. Cette situation pose un certain nombre de problèmes, à commencer par la déstabilisation de l'industrie du raffinage : on exporte massivement notre essence et l'on importe une part croissante de notre gazole, pour l'essentiel des États-Unis, ce qui est une aberration, aussi bien en terme d'équilibre économique que du point de vue environnemental.
Comme l'a dit M. le rapporteur, il convient de s'attaquer à la cause profonde du problème, à savoir la perte croissante de compétitivité des entreprises routières : presque 40 % d'entre elles sont aujourd'hui déficitaires. Le nombre d'emplois qui, depuis la Libération, avait constamment augmenté dans le secteur routier, est en baisse depuis deux ans.