Intervention de Guy Teissier

Réunion du 6 novembre 2012 à 18h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier, rapporteur pour avis :

Pour ce qui est des coopérations, la volonté doit être partagée. Il faut avoir envie d'Europe. Or, pour ce qui est de la défense, les Espagnols, les Italiens, les Allemands ont cette envie, mais pas les pays scandinaves ni les pays de l'est ! Pour des raisons diverses, historiques, économiques, cela ne les intéresse pas. Je prends l'exemple des pays baltes, qui sont plutôt, par ailleurs, de bons élèves de l'Europe. Ils étaient terrorisés à l'idée que les Russes reviennent. L'entrée dans l'UE et dans l'OTAN leur donne l'impression de ne plus rien risquer ou presque désormais. Les Polonais avaient le même tropisme. Souvenons-nous que les fondateurs de l'Europe, qui étaient de grands visionnaires et ont voulu tourner le dos à une guerre terrible, venaient pour la plupart de notre pays ! L'idée d'Europe n'a pas le même cheminement ailleurs. De plus, tous nos pays sont confrontés à la crise, donc au problème de l'emploi. On ne va pas dire à un peuple d'arrêter de fabriquer, par exemple, des VAB, parce que le voisin en fabrique aussi. En outre, il est difficile d'abandonner des pans entiers de l'industrie de défense, un domaine régalien depuis très longtemps. Mais je ne désespère pas, il faut continuer. Les accords avec l'Allemagne et le Royaume-Uni constituent des exemples encourageants. D'ailleurs, les grands pays doivent avoir un effet d'attractivité et d'exemple pour les autres.

Je faisais partie d'un groupe de travail, regroupant des députés et des sénateurs, sur le traité de Lancaster House, afin d'évaluer l'avancée des travaux. Les progrès sont appréciables mais difficiles. J'ai eu l'occasion de rencontrer le chef d'état-major des armées et d'aborder avec lui la question. La coopération se renforce, mais nous ne sommes pas encore prêts à partager le fardeau. Prenons l'exemple du nucléaire, c'est un sacrifice pour notre budget et pour les contribuables, puisque cela représente tout de même 20% de notre effort de défense. L'idée d'avoir un seul sous-marin à la mer, à tour de rôle, avec les Britanniques, existe bien, mais on n'en est pas encore là.

Enfin, M. Janquin, vous avez évoqué un bataillon franco-allemand. Il s'agit en réalité d'une brigade, ce qui est encore mieux.

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