Intervention de Pascal Damien

Réunion du 3 juin 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Pascal Damien, directeur opérationnel d'Auchan drive :

J'ai la lourde tâche de remplacer M. Vianney Mulliez, président du conseil de surveillance du groupe Auchan. Mon métier est essentiellement celui du drive. A ce titre, je concours activement à la stratégie « cross canal » du groupe Auchan, un groupe familial qui a aujourd'hui plus de 50 ans, possède 130 hypermarchés et emploie 50 000 salariés à travers la France. Auchan a basé tout son savoir-faire sur l'hypermarché et l'a exporté à l'international. Aujourd'hui cette société est en pleine mutation « cross canal » avec trois grands pavés : Auchan.fr, qui oeuvre dans la distribution d'équipements non alimentaires, Auchan direct, pour la livraison à domicile de produits alimentaires et enfin Auchan drive que je connais mieux. Ce dernier a connu un essor fulgurant sur les dernières années. Beau ou pas beau, cela peut se discuter monsieur le président. En tous les cas nous avons fait beaucoup d'efforts et je serais ravi de vous en faire visiter.

J'ai un peu envie de vous raconter l'histoire du drive rapidement car cette histoire est un peu folle. Je n'ai pas connu la création d'Auchan, il y a 50 ans, mais les anciens m'en ont beaucoup parlé et ça a été un grand moment d'euphorie et de bonheur, partagé avec les clients des hypermarchés. Le drive, qui est un peu une création d'Auchan dans les années 2000, a connu un début un peu mou. Puis en 2004, nous avons décidé de mettre le drive sur le web et l'engouement a été total. Le besoin a été immédiatement ressenti. Pourtant, nous étions en 2004 et l'utilisation du web n'était pas aussi spontanée à l'époque. Toute la portabilité, avec les tablettes ou les smartphones, n'existait pas encore.

C'est cela aussi qui va faire la révolution de l'e-commerce et du commerce de demain, il ne faut pas l'oublier : c'est la portabilité qui va nous changer la vie. C'est la façon de commercer et d'acheter qui va changer. Avec le drive, nous avons apporté une vraie solution aux clients. Vous ne pouvez pas imaginer le bonheur que nous avons donné à nos clients, souvent clients historiques des hypermarchés, en leur simplifiant la vie.

Jamais je n'opposerai l'hypermarché au e-commerce. Le drive n'est pas l' « anti-hypermarché ». De toute façon, le drive ne peut pas vivre seul. Seulement 1 % des clients drive se déclarent « mono-solution », c'est-à-dire que le drive est leur seul et unique moyen de faire des courses. Personnellement, je les plains ! Nos offres aujourd'hui représentent 8 000 à 10 000 références basiques alimentaires. Le drive ne peut pas se substituer demain à l'ensemble des formats de distribution

Il y a une explosion extraordinaire du marché puisqu'alors que le drive n'existait pas en 2004, nous sommes aujourd'hui – j'ai pris le dernier chiffre disponible puisque vous savez qu'Olivier Dauvers assure un décompte quotidien des drives – à 2 497 drives toutes enseignes confondues. Derrière le mot « drive » se cachent plusieurs modèles différents puisqu'il y a les drives solos standards avec des entrepôts dédiés, des entrepôts attenants, il y a du « store picking ». Je souhaite dire que nous avons vécu une époque formidable car nous avons redonné du plaisir aux gens et à nos clients.

Pour conclure et pour rebondir sur un certain nombre de propos qui ont été dits, nous ne sommes plus dans le don, nous sommes vraiment dans le domaine de la dette. Aujourd'hui, le drive est attendu. Il est attendu dans les grandes métropoles, dans les petites villes et les villes moyennes ; il est attendu par les clients et par les habitants, parce qu'ils y ont trouvé un véritable intérêt, une nouvelle façon de vivre. Cela leur rend du temps, leur donne du temps pour faire toute autre chose. Pour conclure, je dirai qu'il y a 50 ans, la règle était « no parking, no business », il est clair aujourd'hui pour Auchan que la règle est « no connect, no business ».

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