Intervention de Pascal Damien

Réunion du 3 juin 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Pascal Damien, directeur opérationnel d'Auchan drive :

De fait, il s'agit, en quelque sorte, de commerce prédictif : si mon client achète un pot de pâte à tartiner par mois, si je constate qu'à un mois donné, il ne l'achète plus, c'est que je dois lui proposer une promotion sur ce produit.

En ce qui concerne le cross canal, notre chance a été d'avoir déjà une entité capable de fournir car la logistique demeure un point clé. Quid de celle-ci ? Intégrée, dédiée, sous-traitée ? L'avenir le dira.

La question des centres-villes nous poursuit car nous avons, hélas, l'étiquette de « videur de centres-villes ». Le drive n'est peut-être pas beau mais la loi Alur va sûrement améliorer cet aspect. En tant que professionnel, ce qui m'importe, c'est que tout le monde soit logé à la même enseigne. En ce qui concerne la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM), il faut savoir que le e-commerce est un métier très compliqué. Auchan a déjà fermé 4 drives, Intermarché et Carrefour l'ont fait également. Il s'agit d'un modèle économique tendu qui nécessite beaucoup de main d'oeuvre, beaucoup d'heures de travail car nous n'avons pas souhaité mécaniser notre activité. L'application de la TASCOM aux drives déstabiliserait le marché alors que nombre d'opérateurs du commerce se demandent déjà s'il y a lieu de continuer à ouvrir des drive.

Amazon fresh est un concurrent important, auquel nous ferons face avec nos arguments historiques que sont le service, le prix et la qualité ; nous nous battrons mieux si la loi nous garantit l'égalité dans les conditions de concurrence. De fait, la loi Alur va freiner le développement du drive ; à titre d'exemple, j'envisageais d'en ouvrir entre 15 et 20 et n'en ouvrirai que 7. Je prévois que cette situation de ralentissement créée par la loi durera 8 à 10 mois.

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