Intervention de Denis Terrien

Réunion du 3 juin 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Denis Terrien, président du groupe 3SI :

Je vais aborder la question sous l'angle de l'emploi. Nous sommes des dirigeants d'entreprises qui prenons des risques parce que nous sommes convaincus qu'il n'existe pas de dignité humaine sans travail. Il en va donc de notre responsabilité de créer le maximum d'emplois. Lorsque j'ai fondé Amazon, il y a 10 ans, je suis parti de rien, mais je savais que j'allais créer des emplois.

J'ai également eu la chance de diriger le groupe 3SI, anciennement les Trois Suisses, qui était alors en pleine mutation.

En tant que dirigeant d'entreprise il y a deux manières d'aborder cette question, sous l'angle de la logistique, tout d'abord, sous celui de l'e-commerce, ensuite. Il y a quatre ans aucun e-commerçant ne travaillait avec nous, aujourd'hui ils sont plus de 3 500 à le faire. Nous sommes devenus le premier opérateur privé de e-commerce en matière d'offre de service logistique aux e-commerçants. Lorsque la Poste dit qu'elle détient 72 % de parts de marché, j'affirme qu'elle en détient encore trop et qu'il y a encore de la place pour la concurrence ! Notre part de marché dans ce domaine croît de 10 % par an et est créatrice de nombreux emplois, aussi avons-nous besoin de lois qui libéralisent davantage ce secteur. Cette année nous avons créé environ 300 emplois dans le domaine des services.

En ce qui concerne l'e-commerce ensuite, il faut aborder la question des mutations liées au développement du secteur numérique. Je prendrai pour exemple une employée de 52 ans : depuis 20 ans, elle saisissait, pour les Trois Suisses, les commandes qui arrivaient par courrier, elle ne va pas devenir opératrice du net du jour au lendemain. C'est pourquoi il est de notre responsabilité, en tant que dirigeant d'entreprise, d'accompagner les mutations techniques. Nous avons un plan social qui concerne 198 personnes. Plutôt que de bloquer les gens dans l'entreprise, nous avons étudié préalablement quels étaient les emplois dont le bassin du Nord avait besoin afin d'offrir à nos personnels une formation adaptée à ces emplois. Nous avons ainsi identifié 5 types d'emplois et avons rencontré les partenaires sociaux pour accompagner nos personnels vers ces métiers du futur en leur payant la formation idoine.

Oui, cette mutation technique est violente. Elle crée, d'un côté, des emplois pour les sociétés nouvelles, d'un autre côté, elle nécessite, des adaptations, difficiles pour les entreprises anciennes. Sur les différents plans sociaux que nous avons mis en oeuvre, au bout de huit mois, 80 % des personnes ont reçu une réponse positive à leur demande de reconversion, au bout d'un an, le taux de réponses positives était supérieur à 90 %. L'accompagnement aux mutations techniques de nos employés se fait donc avec respect.

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