Intervention de Bernard Haurie

Réunion du 3 juin 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Bernard Haurie, directeur de la stratégie de La Poste :

Il y a eu de nombreuses questions. Je vais commencer par celle concernant la livraison le dimanche. C'est une question particulièrement originale : il est vrai que la poste américaine a testé sur une grande ville de l'Ouest des États-Unis la livraison le dimanche pour le compte d'Amazon. Après des mois d'expérience, celle-ci n'est pas très concluante puisque ce sont seulement 85 colis qui ont été livrés. Malgré tout, l'expérience a été élargie à d'autres villes américaines. Il faut néanmoins savoir que le travail de livraison est confié à des intérimaires et que la Poste américaine a accepté de perdre de l'argent, le flux n'étant pas garanti. La problématique est différente aux États-Unis sachant que les magasins sont ouverts le dimanche ! Nous regardons cette expérience avec intérêt, sans avoir pour autant arrêtés une option définitive sur le sujet. Pour le moment, on livre six jours sur sept, c'est déjà une promesse intéressante à tenir pour les clients, même si l'on cherche à développer les solutions les plus performantes pour la livraison des colis.

En ce qui concerne notre politique des relations humaines, au niveau national, la livraison de colis, aujourd'hui, est en train de dépasser la distribution traditionnelle du courrier. L'adaptation à cette évolution du marché est planifiée, les formations sont adaptées, la Poste ayant fait le choix d'offrir à ses salariés le plus grand nombre de possibilités pour pouvoir évoluer au sein de l'entreprise.

Le commerce sécurisé, notamment entre particuliers, est également une problématique importante. Nous avons essayé de développer des solutions pour permettre son essor, en particulier la mise en place d'une identité numérique ou de paiements sécurisés comme PayLib. Cela nous permet de protéger à la fois le vendeur et l'acheteur. Il faut maintenant développer ces usages : c'est pourquoi nous privilégions une offre gratuite. En tant que grand groupe il nous apparaît important de développer ce type de solutions.

En ce qui concerne le commerce de proximité, au regard de notre mission de service public, nous cherchons à promouvoir les boutiques en ligne. D'accès facile, elles offrent une interface de connexion pour les commerçants. La difficulté réside dans l'appréhension et l'aversion de certains, le boulanger que vous avez évoqué par exemple, vis-à-vis de l'internet. Même si l'on offre des possibilités de prise en main à distance il va falloir développer « l'évangélisation de proximité » afin de convertir les différents acteurs à l'usage d'internet. Il faut s'appuyer sur les relais indispensables que sont les chambres de commerce et d'industrie ainsi que les chambres des métiers. On dispose de 146 000 sites aujourd'hui, c'est encore trop peu, notamment au regard de ce qui existe en Angleterre. De nombreuses marges de manoeuvre existent encore, l'association de l'économie numérique (ACSEL) et la FEVAD doivent, en particulier, s'en occuper pour développer l'appétence à l'utilisation de ces outils.

Au-delà, lorsqu'un commerçant commence à avoir une activité importante en matière de colisjours, nous avons mis en place une activité de colisage afin de sous-traiter cette activité. Je prenais l'exemple d'une mère de famille, à Toulouse, dont l'activité dépasse 50 colisjour, il va de soi que notre aide lui est indispensable pour pouvoir répondre aux commandes. Des solutions de paiement sécurisé sont également proposées, soit en boutique soit à la livraison. Lorsque le commerce est connecté, un produit vu en magasin, non disponible, peut être livré, pour l'instant, dès le lendemain. On réfléchit également à des solutions pour développer plus rapidement les livraisons pour les commerces de centre-ville.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion