Intervention de Xavier Court

Réunion du 3 juin 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Xavier Court, cofondateur de vente-privéecom :

Je pense profondément que les smartphones sont la baguette magique du e-commerce. Ils nous permettent d'entrer dans un magasin et de le comparer avec son voisin, de commander instantanément une bouteille appréciée chez des amis, et ainsi de suite. C'est une révolution du consommateur.

La question du mode de paiement rappelle le débat autour du paiement « 3D-secure ». Au début, nous avions des doutes car il faisait perdre des clients, les banques ne s'étant pas alignées sur un système unique. Désormais, c'est le cas, mais ce système n'est pas compatible avec les smartphones. Il faut trouver une solution, car les transactions sur mobile correspondent à 40 % des commandes de vente-privee.com, elles atteindront 50 % à la fin de l'année et 80 % dans deux ans.

À propos de la question relative à la protection des petits hôteliers, et de l'action du ministre de l'économie, je ne suis pas le mieux placé pour y répondre, même si nous détenons un site « vente-privee-voyage.com ». Je dirai, avec franchise, qu'il a raison sur le fond, mais tort sur la forme. Au niveau international, cette réaction peut effrayer et n'améliore donc pas l'image de la France. Sur le fond, le ministre a raison, car il est anormal qu'un hôtelier ne puisse pas pratiquer de réduction sur ses tarifs parce que son contrat avec Booking.com le lui interdit. Certes, Booking.com repose sur une très bonne idée, et a aidé les hôteliers à remplir leurs établissements les douze mois de l'année. Mais le digital représente la liberté. Le client décide, garde sa liberté. Simplement, attention à la communication autour de ce sujet.

Sur la crainte de la compatibilité du commerce et du e-commerce, j'aimerais évoquer notre nouvelle opération « Miam miam ». Elle permet à des petits commerçants locaux de vendre et de livrer, pendant quelques jours, dans la France entière. Si le produit rencontre le succès, le commerçant peut créer son propre site et continuer sur cette lancée. Il peut aussi espérer bénéficier d'un référencement national par les grands distributeurs en cas de succès.

À propos du nouveau délai de rétractation instauré par la loi Hamon, je crois qu'il n'y a pas d'effet négatif. C'est plutôt une bonne chose de pouvoir passer d'une semaine à quinze jours. Faisons plutôt attention à ce qu'une plus grande liberté offerte au consommateur n'entraîne pas d'abus. Nous recevons parfois des produits retournés mais clairement utilisés : robes de soirée, chaussures… Mais la loi Hamon limite les failles, notamment celle permise par la Directive qui donnait la possibilité d'une demande de remboursement avant même que le distributeur n'ait reçu le produit en retour.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion