La formation aux premiers secours gagne à être étendue, voire généralisée. Nul ici n'en doute et dire le contraire n'aurait pas de sens. Mais chacun sait également que le mieux peut être l'ennemi du bien. J'ai trois motifs d'interrogation.
Le premier est financier, ce qui en dit long sur son importance. Il serait incompréhensible que nous surenchérissions le coût du permis de conduire, déjà extrêmement élevé pour les jeunes. N'oublions pas que, de quête de liberté, il est devenu quête de l'emploi. Le permis de conduire est nécessaire pour s'insérer dans la société et nul ne comprendrait que nous en alourdissions le poids financier, ce qui risque d'être le cas si nous ajoutons des épreuves. Ne soyons pas déconnectés de la situation dans laquelle évoluent les jeunes générations.
Le deuxième motif d'interrogation, pour être technique, n'en est pas moins déterminant. La préparation à l'examen du permis de conduire mobilise, avec les années, un temps de plus en plus important, de très longues semaines pour le dire simplement. Lorsqu'il faut le repasser une ou deux fois, il n'est pas rare que le candidat ne l'obtienne qu'au bout de deux années, ce qui retarde d'autant la maîtrise d'une compétence indispensable à l'entrée dans la vie professionnelle. Alors que, sur tous les bancs de l'Assemblée, nous appelons à la simplification et à la rationalisation, il importe de ne pas complexifier cette épreuve par un module supplémentaire.
Le troisième motif d'interrogation touche à l'essence même de la formation aux premiers secours, qui doit bénéficier d'un nouvel élan, tant dans la formation initiale que dans la nécessité d'entretenir les premiers acquis tout au long de la vie. Pour permettre à celle-ci de sauver encore plus de vies, il faut que nous nous en saisissions en vue d'identifier à chaque génération les lieux d'apprentissage les plus propices – il peut s'agir des collèges et des lycées. Donnons donc à la formation aux premiers secours toutes ses lettres de noblesse en l'inscrivant dans le temps et le parcours de vie de nos concitoyens. Il nous appartient de nous saisir de ce travail en profondeur. C'est la raison pour laquelle le groupe SRC soutiendra très fortement les amendements du Gouvernement.