Intervention de Patrick Bloche

Séance en hémicycle du 8 novembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Madame la présidente, monsieur le ministre de l'éducation nationale, madame la ministre déléguée à la réussite éducative, monsieur le ministre de l'agriculture, madame la rapporteure spéciale de la commission des finances, monsieur le rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation – je tiens à vous saluer tous deux pour la très grande qualité de vos travaux –, mes chers collègues, je voudrais d'entrée remercier le ministre et l'ensemble du Gouvernement pour la cohérence avec laquelle la refondation de notre système éducatif est menée depuis maintenant six mois.

Je ne reviendrai pas sur les mesures d'urgence votées cet l'été dans le collectif budgétaire pour assurer une rentrée scolaire 2012 dans de très bonnes conditions.

Mais je profite tout de même de ce rappel pour souligner tout ce que ce budget pour 2013 va permettre pour que les rentrées scolaires ne ressemblent plus à celles que nous avons connues ces dernières années, et je regrette de ne pouvoir partager le diagnostic que vient de dresser Frédéric Reiss à cette tribune.

Qu'on en juge : grâce à ce budget, les enseignants qui s'engagent dans cette belle carrière ne seront pas mis devant des classes en septembre, sans aucune formation préalable, après avoir réussi le concours en juin. Quelle évidence, mais aussi quel changement, attendu par les enseignants, les familles et les élèves !

Grâce à ce budget, les remplacements seront enfin assurés, et ce sera un vrai soulagement dans nombre de territoires où la situation était devenue si critique.

Et comment a-t-on pu penser que le recrutement direct par les chefs d'établissement et au moyen parfois de petites annonces pouvait être la seule perspective offerte à la communauté éducative ?

Il fallait impérativement que le changement, ce soit maintenant, et vous le faites, madame et messieurs les ministres.

Grâce à ce budget, les élèves seront mieux accueillis et mieux accompagnés. Ceux d'entre eux qui en ont le plus besoin pourront de nouveau bénéficier du soutien du RASED après des années de démantèlement. Ceux qui en ont besoin pourront être scolarisés plus tôt qu'aujourd'hui à l'école maternelle.

Grâce à ce budget, enfin, et grâce au dispositif des emplois d'avenir autour duquel nombre d'entre nous se sont rassemblés au-delà même de la majorité, nous renouvelons la politique de prérecrutement des enseignants.

Tout ce qui précède permet d'évoquer, mes chers collègues, les éléments financiers qui nous ont été présentés. Je voulais en effet insister sur le fait que la rentrée scolaire de 2013 marquera de la manière la plus tangible qui soit la réorientation majeure de notre politique éducative.

Et je n'ai encore rien dit des mesures qui nous seront proposées dans le cadre du projet de loi d'orientation et de programmation sur la refondation de l'école.

Une concertation exemplaire a été conduite, nous savons que pour la suite, le Parlement sera totalement associé pour que le débat sur ce texte soit le plus riche et le plus constructif possible.

Avec les moyens que nous nous donnons, et que nous allons adopter dans le cadre de ce budget, c'est toute l'ambition que porte le Gouvernement et que nous partageons qui se concrétise.

Je veux parler notamment des nouveaux rythmes scolaires, mais également de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants. En effet, je voudrais souligner le véritable investissement d'avenir que représentent les deux concours de recrutement prévus dès 2013.

Je souhaite également me féliciter de ce que les futures écoles supérieures du professorat et de l'enseignement soient conçues de manière à permettre, pour la première fois, d'assurer une formation commune de l'ensemble des enseignants quel que soit le niveau d'enseignement.

De tout cela, nous reparlerons lors de la discussion du projet de loi en début d'année prochaine, mais d'ores et déjà, il faut mettre en avant la perspective qui nous est offerte avec ce budget. C'est la raison pour laquelle nous le soutenons avec enthousiasme et détermination, je le dis sans ambages. C'est d'ailleurs ce que la commission des affaires culturelles et de l'éducation a l'honneur de faire, ayant plus que jamais à l'esprit vos propres termes, monsieur le ministre de l'éducation nationale : la refondation de l'école de la République, c'est la refondation de la République par son école. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

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