Intervention de André Schneider

Séance en hémicycle du 8 novembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Schneider :

Mon cher Yves Durand, j'applique votre méthode : nous avons suffisamment ferraillé ici pendant quinze ans pour bien la connaître ! Je pratique l'innutrition, comme Rabelais. (Sourires)

Hélas, si l'on retire le poids des pensions, le budget n'augmente en réalité que de 300 millions d'euros, soit une hausse de 0,6 % seulement, ce qui est tout juste au niveau de la croissance du PIB.

Je tiens à souligner, et Frédéric Reiss qui était rapporteur de ces questions l'a bien dit, que les crédits alloués à cette mission n'ont cessé d'augmenter sous le gouvernement Fillon. Peut-on vraiment afficher, presque hurler, qu'une hausse de 0,6 % traduit une priorité pour ce budget ?

En lisant le dossier de presse de la mission enseignement scolaire – vous voyez que j'ai de bonnes lectures –, nous avons l'impression que tous les problèmes sont résolus et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Soyons tous humbles et modestes !

Pendant trente-trois ans, j'ai été enseignant et chef d'établissement de collège en zone difficile, à la fin de ma carrière, ces zones furent baptisées zones franches. Et cela fait trente ans que l'on parle de l'inadaptation et de la difficulté du passage de l'école élémentaire au collège.

Mes chers collègues, ne prenons pas nos rêves pour des réalités.

Il est vrai, monsieur le ministre, que vous nous avez habitués à des annonces choc, telle que le retour de la semaine de cinq jours, avant une véritable concertation. En Alsace, nous sommes habitués à discuter, parfois à nous chamailler un petit peu, mais c'est souvent de façon très consensuelle. Vous avez aussi annoncé le retour à la morale laïque, qui aurait également mérité un vrai débat.

Enfin, début septembre, vous annoncez le recrutement de plus de 40 000 enseignants en 2013. Nous ne pouvons qu'être d'accord, mais Bercy n'en valide que 8 281 Pour ceux d'entre nous qui connaissent bien la mécanique, même en mathématiques modernes, nous ne comprenons pas comment 43 000 peut être égal à 8 000.

Arrêtons-nous un instant sur ce recrutement. Il y aura bien environ 43 500 recrutements en 2013. Mais finalement, seul 8 281 postes en équivalent temps plein seront créés. En clair, la grande partie des recrutements se fera sur des services à temps partiel, même très partiel.

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