Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, l'éducation est la première priorité du quinquennat du Président de la République. En rendant hommage à Jules Ferry dès le premier jour de son mandat, le 15 mai dernier, il a adressé un message de redressement à toute la communauté éducative et délivré un message d'espoir à toute la nation : nous mettons fin au déclin, nous mettons fin au recul, nous mettons fin à la défiance. Car oui, chers collègues de l'opposition, la suppression de dizaines de milliers de postes a été un drame pour l'éducation nationale et pour nos enfants. S'il existe bel et bien un problème d'organisation dans l'éducation, celle-ci a été abîmée depuis dix ans par ceux-là mêmes qui ont supprimé des postes.
En recrutant, en lançant la refondation de l'école par la concertation, vous avez créé, madame la ministre, monsieur le ministre, les conditions du redressement éducatif. Ces décisions permettent d'ores et déjà à nos enfants d'étudier dans un climat plus apaisé. Grâce à elles, pour la première fois depuis de nombreuses années, la rentrée a eu lieu dans un climat serein. Elles disent la confiance de l'exécutif dans les personnels de l'éducation. Elles soulignent à quel point leur rôle est essentiel et rappellent qu'ils doivent pouvoir travailler dans des conditions matérielles et humaines optimales.
Aujourd'hui, la France n'est plus qu'au vingt-septième rang du classement des pays de l'OCDE en termes d'éducation. De surcroît, jamais les résultats de nos enfants n'ont été autant liés à la catégorie sociale de leurs parents. L'école de la République résorbe de moins en moins les déterminismes sociaux. Et cela, nous le devons d'abord et avant tout à la majorité à laquelle nous succédons.
Or, le phénomène du décrochage scolaire, par exemple, est bien plus qu'une simple statistique : il est le signe du profond mal-être de notre école, mal-être qu'il faut combattre et faire reculer. Car un élève qui décroche, c'est d'abord un élève qu'on a laissé décrocher, et c'est très certainement un adulte qui sera en difficulté tout au long de sa vie. Nous n'accepterons pas que l'école de la République soit plus longtemps une machine à reproduire les inégalités sociales.
La création d'un ministère de la réussite éducative est un signe extrêmement fort en direction des personnels et des élèves concernés. Je veux vous remercier, madame la ministre, pour les efforts budgétaires historiques consacrés à la réussite éducative pour l'année 2013 et, je n'en doute pas, les années à venir.
Grâce à eux, le taux d'encadrement dans les établissements scolaires ne diminuera pas, et le potentiel de remplacement sera renforcé. Dans les ZEP les moins bien pourvues, la scolarisation des moins de trois ans sera à nouveau favorisée. Une attention particulière sera portée aux collèges les plus en difficulté et la capacité d'accueil des lycées professionnels sera renforcée. Par ailleurs, 6 000 emplois d'avenir seront créés pour des postes de professeurs.
Ainsi, nous commençons à juguler le manque de moyens pour favoriser la réussite de tous les enfants de la République.
En matière d'accompagnement social des élèves, vous avez également pris des décisions courageuses et indispensables en prenant en compte l'environnement de vie des enfants scolarisés. Les familles tiennent une place essentielle dans le parcours scolaire des élèves : elles seront donc pleinement intégrées.
Par ailleurs, outre la progression du montant de l'allocation de rentrée scolaire, les bourses nationales d'études vont connaître une revalorisation générale de leur taux. Ce sont 600 millions d'euros qui seront ainsi affectés à l'ensemble du dispositif boursier.
Autre marque de votre volonté politique : l'ensemble des moyens particulièrement importants alloués à nos enfants en situation de handicap. La France compte plus de 210 000 élèves handicapés. Pour faciliter leur intégration, l'enveloppe allouée aux AVS sera revalorisée : 1 500 AVS-individuels ont d'ores et déjà été recrutés, auxquels s'ajouteront 500 postes supplémentaires à la rentrée 2013.
Ainsi, vous mettez tout en oeuvre pour honorer l'engagement principal de notre Président : renforcer le pacte républicain, redresser la France par la qualité de son éducation. Nous pouvons croire à nouveau au rêve français. Il commence à l'école. Il ne peut se réaliser que lorsque l'on donne à chacune et à chacun, quelles que soient sa situation et sa condition, les moyens de réussir son parcours scolaire et sa vie.
Madame la ministre, monsieur le ministre, avec ce budget, vous permettez à la France de reprendre le chemin de l'excellence et de l'égalité. Je souhaite vivement qu'au-delà du soutien de notre majorité parlementaire, l'ensemble de la représentation nationale, malgré les propos de certains, dise qu'elle a confiance en l'école de la République et appuie vos propositions budgétaires. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)