Intervention de Monique Orphé

Réunion du 4 juin 2014 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Orphé :

Je rejoins le constat de M. Letchimy, notamment sur la nécessité de définir un projet de développement économique spécifique à chaque territoire. Les problématiques sont différentes selon les territoires, et ceux-ci n'ont pas tous les mêmes atouts. En revanche, nous sommes tous confrontés à deux défis majeurs, que Mme la ministre a évoqués : le chômage, celui des jeunes en particulier, qui mine nos territoires, et le problème du logement, alors même que ce secteur est créateur d'emplois. Nous avons rencontré, ce matin, le président de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), que nous avions auditionné sur le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté ; il a mis l'accent sur cette problématique, qui constitue un vrai défi à relever sur des territoires souvent exigus. Outre un projet de développement économique, il faudrait donc aussi un vrai plan de programmation du logement pour l'outre-mer. Nous affichons l'ambition de 10 000 logements par an. J'ignore si nous avons le savoir-faire pour atteindre cet objectif ; en tout cas, les freins sont bien identifiés.

Je suis d'accord sur le principe de l'expérimentation, au sujet duquel nous avons rencontré le Premier ministre en votre présence, madame la ministre. L'expérimentation pourrait aussi avoir pour vertu de favoriser les échanges entre territoires.

En revanche, je ne rejoins pas tout à fait mon collègue sur la solidarité nationale. Certes, l'État est soumis à une forte contrainte budgétaire. Mais connaissant la fragilité du tissu économique des outre-mer, est-il réaliste de parler de développement endogène ? Le sujet mérite débat, en tout cas à La Réunion où la solidarité nationale est encore importante. Il conviendrait d'ailleurs de se caler sur l'Europe, qui a classé nos territoires d'outre-mer en régions ultrapériphériques en raison de notre retard de développement. Notre PIB est inférieur de 75 % à la moyenne européenne ; les inégalités minent notre société. L'État doit prendre ces problèmes à bras-le-corps et nous aider à les réduire. Aujourd'hui, les outre-mer se voient appliquer les mêmes remèdes que l'Hexagone. Jamais leurs problèmes ne seront résolus dans ces conditions ! Je plaide donc pour un traitement différencié.

Permettez-moi, enfin, de revenir sur le Pacte de responsabilité, puisque nous avons rencontré la FEDOM hier. Le Président de la République l'a dit, le Pacte doit tendre vers la croissance et l'emploi. Plus que jamais, il nous faut porter cette ambition dans nos territoires d'un pacte « gagnant-gagnant », ce qui implique des contreparties en faveur de l'emploi, en particulier de l'emploi des jeunes. J'entendais ce matin M. Louis Gallois dire que c'était une contrepartie qu'il faudrait imposer, et qu'il allait faire des propositions dans le cadre de la conférence sociale. Personnellement, je tiens à ce caractère « gagnant-gagnant » du Pacte de responsabilité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion