Intervention de Franck Supplisson

Réunion du 4 juin 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Franck Supplisson, repreneur d'Ascométal :

Vous avez raison, nous avons fait face à un tel mur, et l'article de presse que vous avez évoqué en est l'illustration. Les gens sont habitués à voir disparaître nos fleurons industriels, en particulier dans le secteur sidérurgique. Après la fermeture de Gandrange et de Florange, ils se disent – un grand sinistre industriel se produisant tous les deux ans – que c'est au tour d'Hagondange. Un certain milieu parisien s'est habitué à cette situation ; des cabinets de lobbying et de grands cabinets d'avocat en ont fait leur spécialité. Dans ce contexte, la reprise d'un fleuron sidérurgique dans le cadre d'un projet entrepreneurial paraît presque fou aujourd'hui. À nouveau, je remercie le ministère de l'industrie d'avoir adhéré à notre projet, et ce après l'avoir étudié de façon approfondie : chaque actionnaire et chaque investisseur a dû montrer patte blanche.

Notre offre a été retenue par le tribunal de commerce de Nanterre, non parce qu'elle est française, mais parce qu'elle respecte tous les critères légaux. Elle est la mieux-disante à trois égards : socialement, par le maintien du plus grand nombre d'emplois ; industriellement, par la reprise de tous les sites et un investissement dans l'outil industriel à hauteur de 130 millions d'euros sur quatre ans ; financièrement, à travers une levée de fonds de 230 millions d'euros, dont 130 millions de ressources propres – une partie en capital apporté par les actionnaires à hauteur de 55 millions d'euros, une autre partie en dette pour 75 millions d'euros sur sept ans, dont les 35 millions de l'État. Un certain défaitisme ou abandon a conduit certains à vouloir démontrer qu'une offre française la mieux-disante financièrement est suspecte. En témoignent toutes les dépêches qui, depuis six mois, assènent que le grand concurrent brésilien est assuré de pouvoir mettre 200 millions sur la table, tandis que nous-mêmes « indiquons » seulement avoir la possibilité de reprendre l'entreprise. Ce message d'incertitude nous concernant a été puissamment diffusé par des gens dont c'est le métier.

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