Intervention de Frank Supplisson

Réunion du 4 juin 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Frank Supplisson :

Toujours est-il qu'il dispose d'un four et d'une coulée. Cet industriel de l'acier a des projets de développement de son site du Cheylas : il compte y implanter une unité de traitement des laitiers d'aciérie, une unité de traitement de surface des infrastructures métalliques et une plateforme logistique dédiée à ses aciers. C'est la raison pour laquelle notre offre de reprise, à la différence de toutes les autres, comporte un projet de développement du site industriel du Cheylas en partenariat avec Winoa.

Nous envisageons également de développer les activités propres d'Ascométal au Cheylas. L'entreprise a deux activités sur ce site dans le secteur des ressorts. Elle produit, à raison de 20 000 tonnes par an, des barres stabilisatrices, activité à peu près à l'équilibre. Elle produit, par ailleurs, des ressorts hélicoïdaux à partir de matières premières en provenance de Fos-sur-Mer. Cette seconde activité est fortement déficitaire mais le responsable de l'unité de production a un projet de transformation. Nous lui proposons d'accomplir cette transformation en diversifiant l'approvisionnement de cette production.

Quant aux centrales hydroélectriques d'Ascométal à Allevard, qui génèrent une puissance totale de 30,3 mégawatts, l'offre française et européenne en conserve l'intégralité dans le périmètre de l'entreprise. Ces centrales présentent, par ailleurs, la caractéristique, assez rare s'agissant d'une propriété privée, d'être aussi des réseaux de transport haute tension desservant non seulement des industriels, mais aussi des collectivités locales. On doit d'autant plus se féliciter qu'elles restent la propriété d'actionnaires majoritairement français.

Le crédit d'impôt recherche est, madame Bonneton, un excellent dispositif, et je me réjouis que les gouvernements qui se sont succédé depuis sa création l'aient renforcé, car il contribue à l'attractivité de la recherche. Le CREAS en fait déjà un usage très important.

Un des atouts d'Ascométal, monsieur Chassaigne, réside dans la diversité de son portefeuille clients, et c'est une des raisons pour laquelle ses concurrents souhaitent la racheter. Pas un de ses clients ne pèse à lui seul plus de 10 % du chiffre d'affaires et du volume de sa production. Ce portefeuille compte des niches très recherchées, notamment pour le secteur pétrolier et gazier, qui exige un niveau de qualité extrêmement élevé. Ses grands clients de Houston préfèrent faire venir des barres d'acier du site de Dunkerque plutôt que d'en commander aux aciéries de son concurrent brésilien, pourtant implanté aux États-Unis. C'est ce savoir-faire unique qui intéressait beaucoup les candidats étrangers à la reprise d'Ascométal.

Ces grands clients n'ont jamais laissé tomber l'entreprise en dépit des grandes difficultés qu'elle a connues. Si l'aciérie de Fos-sur-Mer est toujours en activité, alors que le plan Acier de 1984 prévoyait déjà sa fermeture, c'est que sa production est le nec plus ultra pour les grands clients français et européens de l'industrie du roulement à billes.

Nous sommes en discussion avec la BPI, monsieur Chassaigne. Sur les 230 millions d'euros de financement, 35 proviennent de l'État via un prêt sur sept ans du fonds de développement économique et social. Cette somme est empruntée aux conditions du marché, soit un taux de 7 %. Quant au prêt des deux fameux fonds de retournement anglo-saxons, il est consenti au même taux.

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