Intervention de Frank Supplisson

Réunion du 4 juin 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Frank Supplisson :

Le prêt public est amortissable, alors que le prêt privé est remboursable in fine, ce qui signifie que le prêteur privé partage le risque. En cas de remboursement par anticipation de ce prêt, le taux est de 8 %. Notre objectif étant de le rembourser par anticipation dès que nous aurons atteint l'équilibre, le taux de remboursement global sera donc de 15 %. Cela peut paraître élevé, mais, comme Guy Dollé l'a signalé, il n'y a pas une seule banque en France qui financerait une entreprise industrielle en phase de redressement judiciaire. Notre objectif est de rembourser le plus rapidement possible ce prêt à 7 % pour y substituer un prêt bancaire classique.

Quant aux 380 millions d'euros de dettes d'Ascométal, il s'agit d'une dette d'acquisition : cette somme a servi à payer l'ancien propriétaire et n'a pas été investie dans l'entreprise. Les fonds que nous avons levés serviront, eux, à investir dans l'outil industriel. Nous ne reprenons pas cette dette. Les banques qui ont prêté ces fonds régleront leurs comptes avec l'ancien actionnaire, puisqu'ils ont fait collectivement le choix de mettre l'entreprise en cessation de paiement.

Les deux fonds anglo-saxons apportent 40 % du financement de l'offre française et européenne. Il s'agit de fonds de retournement, c'est-à-dire des intervenants spécialisés dans l'apport de capitaux à des entreprises en phase de liquidation judiciaire, ce qui est un métier d'une grande technicité.

J'ai fixé des règles très précises. Premièrement, ces fonds resteront minoritaires au capital et au conseil d'administration, afin que ce projet reste un projet industriel. Deuxièmement, ils seront à la fois associés au capital et à la dette : il est hors de question qu'Ascométal pâtisse d'un nouvel affrontement entre ses actionnaires et ses banques. Ces fonds prêtent à condition de participer au capital, afin que les intérêts entre prêteurs et actionnaires soient strictement alignés. Troisièmement, ils n'ont aucune voix au chapitre quant aux décisions de remboursement par anticipation de la dette. Nous pourrons sortir de cette dette aussi vite que nous le souhaiterons.

De nombreux fonds ont soumis notre projet à tous les cabinets d'audit indépendants de la place : tous ont reconnu qu'il s'agissait du projet le plus solide. Nous avons retenu ceux qui, outre qu'ils respectaient ces trois critères, investissaient dans l'industrie française. Le fonds DK est celui qui investit dans le développement de Winoa au Cheylas. Le fonds Warwick est candidat à la reprise d'un fleuron de notre industrie aéronautique. Ces deux fonds considèrent que la France est riche de pépites industrielles, de savoir-faire et de compétences.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion