Intervention de Philippe Duron

Réunion du 3 juin 2014 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Duron :

Monsieur le député, vous avez été proposé par le conseil de surveillance de VNF, le 21 mars dernier, à la présidence de cet établissement public à caractère administratif. Vous devriez ainsi succéder à notre collègue Alain Gest qui avait eu l'importante mission de mettre en oeuvre la loi du 24 janvier 2012.

Avec la création de l'EPA, VNF est devenu le 1er janvier 2013 l'unique employeur de l'ensemble des 4 700 personnels qui travaillent à la maintenance et à l'exploitation des voies navigables. Cette intégration, dans une même structure, des personnels d'État et des collaborateurs de VNF, constitue un progrès et vise à une plus grande efficacité et à une optimisation des compétences au service de la voie d'eau.

Il s'agissait, en premier lieu, de fiabiliser un réseau d'excellence, le premier d'Europe comme vous l'avez souligné. Mais ce réseau appelle à un effort de maintenance, de modernisation, de développement, si l'on souhaite atteindre les objectifs fixés par la loi de 2012 : le doublement de la part de marché en matière de fret de la voie d'eau d'ici à 2020 ; la mise à grand gabarit d'une part plus importante du réseau. C'est tout l'enjeu du contrat d'objectifs et de performance qui s'achève et qui visait à créer une nouvelle dynamique durable pour les voies navigables et les services fluviaux.

Je ne rappellerai pas l'ensemble des missions de l'établissement public, mais je reviendrai sur un certain nombre d'entre elles, qui me semblent essentielles en matière de transports, de mobilité et de fret.

Première mission : la fiabilisation du réseau.

L'établissement public a mis en place une maintenance spécialisée préventive, qui permet la vérification et la mise à niveau des ouvrages – par exemple, en 2012, sur le canal du Nord. Où en êtes-vous et quelles sont vos intentions en la matière, en tant que futur président ?

Ensuite, VNF doit procéder à la modernisation des infrastructures, et notamment à celle du réseau à grand gabarit qui permettra une meilleure circulation des grandes unités fluviales. Une simple remise en état des voies à grand gabarit a été estimée à 1,2 milliard d'euros et une véritable modernisation à 2,5 milliards. Vous avez rappelé les tensions budgétaires du moment, mais j'observe que le processus est déjà engagé – par exemple, il y a deux ans, avec la rénovation de l'écluse du Coudray-Montceaux. Quels sont les objectifs des années à venir ?

Le petit gabarit, bien que moins important économiquement, a aussi son utilité et son charme. VNF ne le néglige pas. Je sais que pour le remplacement des barrages du canal de la Meuse, vous avez choisi Vinci comme opérateur. Où en est-on du lancement de cette opération ?

Enfin, parmi les grands projets, vous avez évoqué le canal Seine-Nord Europe, sur lequel nous aurons l'occasion de revenir. Mais nous pourrions aussi parler de Bray-Nogent, qui a été considéré comme une priorité dans le rapport Mobilité 21. On peut espérer que des financements seront mis en place dans les années à venir.

Deuxième mission : le report modal.

On connaît la dynamique qui existe sur les grands fleuves français depuis le début des années 2000. On sait que nous sommes revenus à peu près au niveau du début des années soixante-dix, ce qui signifie que nous avons reconquis des parts de marché. Vous avez indiqué, au début de votre propos, que le trafic fluvial avait progressé de 1 %. Comment envisagez-vous l'évolution de ce trafic ? De la même façon, comment envisagez-vous l'évolution de la logistique, qui est essentielle pour attirer des chargeurs, et celle de la conteneurisation ? Aujourd'hui, si l'on veut gérer la continuité entre le port et l'hinterland, pour que la voie d'eau relie l'un et l'autre, la conteneurisation est importante.

Troisième mission : la modernisation de la flotte. Pour renforcer la batellerie française, l'État a lancé le plan d'aide à la modernisation et à l'innovation (PAMI) 2013-2017. Où en est-on ?

Dernière mission sur laquelle je voudrais insister : la valorisation de l'environnement. Vous avez dit que l'on avait atteint les objectifs en matière de phytosanitaires. Mais il y a d'autres sujets sur lesquels se pencher comme l'entretien des berges, le problème des platanes du canal du Midi, ou le renforcement de l'efficacité énergétique, qui est un moyen de valoriser le patrimoine de nos canaux. Où en est-on ?

Je terminerai par quelques questions. (Sourires) Quel jugement portez-vous sur la réforme de 2012 ? Comment évoluera, selon vous, la communauté de travail née de cette réforme ? Quelle approche avez-vous de la modernisation et de l'extension du réseau ?

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