Intervention de Luc Belot

Séance en hémicycle du 8 novembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Belot :

Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, chers collègues, l'histoire de notre République est si profondément liée à celle de notre école qu'aborder le budget de l'enseignement scolaire, c'est mesurer la considération de notre pays pour sa jeunesse, son avenir, mais aussi sa détermination face aux défis du vingt et unième siècle. Et force est de constater, madame, messieurs les ministres, que c'est résolument dans la confiance et l'optimisme que se dressent ces perspectives au travers du présent budget.

Ces mots étaient depuis trop longtemps absents du champ lexical des politiques de vos ministères et il est heureux qu'ils retrouvent enfin leur juste place aujourd'hui. Nous ne pouvons tous que nous satisfaire que l'école de la République redevienne une priorité dans les politiques publiques mais aussi, nous en avons ici la traduction, dans le budget de l'État.

Il s'agit de près de 64 milliards d'euros, cela a été dit, mais, bien plus, ce sont un million de personnels, dont 850 000 enseignants, près de 13 millions d'élèves, plus d'un Français sur trois directement concerné comme élève ou parent.

Le projet de loi de finances rectificative avait été, en juillet, la première étape, celle de la réparation, de l'urgence. Le deuxième temps, celui de la loi de finances pour 2013, vient conforter nos priorités et surtout prépare la future loi d'orientation pour l'école dont notre nation a tant besoin.

J'aimerais éclairer ce propos par deux sujets transversaux. Tout d'abord, la question des temps de l'enfant. Chacun s'accorde à reconnaître qu'il y a à la fois le temps scolaire, avec les enseignants, le temps personnel, avec la famille et les proches, le temps périscolaire, avec les professionnels de nos collectivités, mais aussi l'ensemble des autres temps éducatifs, le temps des associations, des écoles de musique, des clubs sportifs, des conservatoires de nos communes.

Chacun s'accorde aussi, et surtout, sur la nécessité de coordonner au mieux ces temps ainsi que les acteurs qui en sont responsables. Je me félicite particulièrement de ce que notre rapporteure spéciale, Carole Delga, ait consacré un chapitre spécifique à cette question ; comme elle, je me réjouis que celle-ci soit au centre des consultations que vous menez, monsieur le ministre, comme vous l'avez évoqué hier lors de la séance des questions d'actualité au Gouvernement, notamment avec les collectivités locales.

Il nous fallait ce matin aborder cette question, tant le budget qui nous est présenté offrira les conditions de la réussite, lesquelles n'étaient pas réunies, tant s'en faut, il y a encore quelques mois. Le climat scolaire apaisé de cette rentrée, que nous constatons tous, est lié aux nouveaux enseignants et à la nouvelle formation au sein des écoles du professorat et de l'éducation à venir.

Il est important que ces mots soient associés. D'abord, l'intégration de l'ensemble de ces problématiques au coeur même de la formation initiale est un atout pour la bonne connaissance des acteurs entre eux mais aussi pour leur bonne compréhension. Des modules communs avec les professionnels de la petite enfance, ceux de l'animation, avec des éducateurs de prévention, sont essentiels, car qu'on le nomme élève, fille ou fils, sportif ou jeune, en fonction de l'activité qu'il pratique, c'est bien du même enfant que nous parlons. Les moyens consacrés dans ce budget à ces futurs enseignants et à leur formation sont une réponse essentielle à cette nécessité.

Je n'oublie pas la place des parents et la question fondamentale de la parentalité. Le maintien du travail personnel et la fin des devoirs à la maison dans le primaire vont enfin devenir une réalité, et à fort juste titre tant les devoirs étaient un facteur d'accroissement des inégalités. Mais ils étaient parfois le seul lien entre les parents et l'école ; il sera donc essentiel de trouver de nouvelles modalités de relation, de nouveaux axes de coéducation.

Il nous faudra préparer les enseignants, dans nos futures écoles du professorat et de l'éducation, à cette nouvelle relation parent-professeur, qui doit être celle de la confiance, de l'accompagnement commun, de l'encouragement à la réussite éducative et scolaire. Je remercie notre rapporteur pour avis, Michel Ménard, d'avoir adopté lui aussi cette approche dans son rapport, notamment sur la question du handicap.

Madame, messieurs les ministres, au moment de conclure mon propos, je voudrais vous dire que c'est avec une sincère et réelle satisfaction et, disons-le, une certaine fierté pour notre majorité, que je voterai ce budget de combat, budget à la hauteur de l'enjeu pour les générations futures, première étape de la refondation de l'école. Car l'enseignement, c'est bien plus que préparer les nouvelles générations à l'emploi : il faut former les adultes de demain, citoyens éclairés, femmes et hommes ayant autant leur libre-arbitre que leur esprit critique. C'est notre ambition et elle se traduit aujourd'hui dans ce budget. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, GDR et RRDP.)

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