L'évolution des coûts du nucléaire futur appelle deux remarques. La Cour ne sait pas calculer le coût sans prolongation de la durée de vie des centrales. Si cette option n'est pas retenue, EDF ne réalisera probablement pas de gros investissements de maintenance, ce qui fera baisser la production dans une proportion que nous ne pouvons pas chiffrer. La Cour ne sait pas non plus déterminer le coût de production de l'EPR. Pour Flamanville, l'évaluation stabilisée atteint 8,5 milliards, avec une production prévue en 2016, mais l'on ignore le prix de production d'EPR fabriqués en série, bien qu'AREVA affiche des ambitions dans ce domaine. On peut penser que les coûts d'investissement seront plus élevés que prévu, mais que le coût de fonctionnement, rapporté au MWh, sera plus bas que ceux des centrales actuelles.
Le contrat signé par EDF pour la construction de deux EPR à Hinkley Point prévoit un prix de vente de 114 euros 2012 par MWh sur trente-cinq ans. Le prix passerait à 111 euros si EDF devait en construire deux autres. Or les chiffres du BTP sont particulièrement élevés en Grande-Bretagne : dans ce domaine, le prix en livres est l'équivalent du prix en euros. D'autre part, le site d'Hinkley Point suppose des tuyauteries longues et compliquées. Enfin, EDF a obtenu une marge d'aléa du fait que le contrat l'engage sur trente-cinq ans.