Intervention de Jean-François Martins

Réunion du 4 juin 2014 à 16h45
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Jean-François Martins, adjoint au maire de Paris, chargé des sports et du tourisme :

Paris n'est ni Hanovre ni Shanghai. Ce que nous attendons d'une exposition universelle en termes de rayonnement est différent. Paris est la première destination touristique mondiale, avec près de 47 millions de visiteurs par an pour la métropole, 30 millions intra muros, dont près de 12 millions de visiteurs étrangers. Paris fait partie des cinq premières « villes marques » les plus influentes au monde. Il s'agit donc moins d'accroître notre notoriété que d'améliorer notre image et de dessiner notre identité.

Pour les opérateurs touristiques, la destination Paris n'est pas circonscrite aux limites du périphérique. Pour la première fois cette année, l'Office du tourisme et des congrès de Paris a choisi de publier des chiffres qui incluent la fréquentation des trois départements limitrophes. Depuis Pékin, Los Angeles ou Bogota, Paris, La Défense – qui draine un important tourisme d'affaires –, Bagnolet, Montreuil, Saint-Denis, Ivry, Versailles ou Disneyland, c'est globalement la même ville ! D'où la nécessité de développer notre capacité hôtelière en petite couronne.

L'exposition universelle devra impérativement refléter ce polycentrisme, qui est l'un des enjeux essentiels de notre développement touristique, tout comme elle devra intégrer les multiples formes que revêt le tourisme dans notre ville. En effet, Paris n'est pas seulement une destination de tourisme de loisirs. Elle est classée par l'ICCA, l'association internationale des congrès et des conventions, première ville de tourisme d'affaires au monde. Près de 40 % du tourisme parisien est drainé par les congrès, foires ou salons. À ces visiteurs s'ajoutent les personnes qui séjournent dans la capitale pour des motifs institutionnels ou diplomatiques.

Mais je veux insister tout particulièrement sur les visiteurs nationaux. On sait en effet que l'immense majorité des visiteurs de l'exposition universelle de Shanghai étaient des Chinois et que, si l'exposition de Hanovre, avec 19 millions de visiteurs, est loin d'avoir atteint l'objectif de 40 millions qu'elle s'était fixé, c'est sans doute que les organisateurs s'étaient trop focalisés sur les enjeux internationaux et avaient négligé la dimension nationale de l'événement.

Nous avons parlé d'un projet sobre et intelligent. Dans cette perspective, Paris est naturellement disposée à mettre à disposition un certain nombre de ses grands monuments, au premier rang desquels la tour Eiffel ; c'est un patrimoine dont nous sommes fiers, que nous avons envie de partager et qui offre d'importantes capacités d'accueil pour le public et les expositions. Je rappelle cependant qu'une grande partie de ces monuments dépend de l'État, dont nous attendons en conséquence des engagements fermes.

J'attire pour conclure votre attention sur l'acceptabilité sociale d'un tel projet, qu'il s'agisse de son coût financier – Jean-Louis Missika a rappelé que les Parisiens attendaient prioritairement de nous des investissements dans le domaine du logement, des équipements publics de proximité et de l'innovation plutôt que dans de grands projets – mais également de ses incidences sur la vie quotidienne et des nuisances qu'elle peut provoquer. Cela signifie qu'il faut impliquer les Parisiens et les habitants de la métropole dans l'élaboration et l'organisation du projet, susciter leur mobilisation et leur adhésion, faire appel à leurs idées et tenir compte de leurs souhaits.

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