Intervention de Jean-Louis Missika

Réunion du 4 juin 2014 à 16h45
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris, chargé de l'urbanisme, de l'architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l'attractivité :

Nous en avons évidemment parlé avec Anne Hidalgo, qui a validé les indications que je vous ai données. Notre position sur les Jeux olympiques est en effet très différente de notre position sur l'exposition universelle. Tout d'abord, nous considérons que la décision d'organiser des jeux Olympiques devrait être validée par les électeurs. Lorsqu'Anne Hidalgo a souligné à New York qu'elle n'en avait pas fait un thème de campagne, c'était une manière de signifier qu'un tel événement est si important et suppose un investissement si considérable que son organisation doit se faire sous le regard démocratique.

Je relève que personne, ni la droite ni nous-mêmes, n'a mis le sujet sur la table. Il n'y a pas eu de validation par les électeurs d'une candidature de la ville de Paris à l'organisation des Jeux olympiques.

Ensuite, sans aller jusqu'à dire que chat échaudé craint l'eau froide, la candidature aux Jeux de 2012 reste pour nous une expérience très douloureuse. Bertrand Delanoë y a mis beaucoup d'enthousiasme et de volonté. La population parisienne a porté cette candidature, qui faisait aussi l'objet d'un consensus entre l'État, la ville et la région à un moment où les couleurs politiques de ces différentes entités n'étaient pas les mêmes.

À tort ou à raison, la ville de Paris a eu le sentiment que la façon dont la décision fut prise posait un problème. Et nous n'avons pas l'impression que la qualité de la gouvernance du Comité international olympique (CIO) se soit améliorée depuis lors.

Sur ce sujet, nous sommes prêts à entendre les autorités sportives et le Gouvernement, sachant que, sur les 8,5 milliards d'euros d'investissements prévus au cours de la mandature, il n'y a pas un euro de programmé pour préparer une éventuelle candidature aux jeux Olympiques, et sachant que le contrat que nous avons passé avec les électeurs parisiens porte à la fois sur le montant et sur la nature des investissements. Anne Hidalgo considère que les défis majeurs pour Paris sont la construction du Grand Paris, les infrastructures de transports, le logement et l'investissement dans l'économie de la connaissance. C'est sur ces thèmes que nous avons été élus et nous attachons une importance extrême à ce contrat démocratique.

À New York, la maire n'a pas opposé un refus de principe à une candidature aux jeux Olympiques : elle a seulement rappelé qu'elle n'en avait pas fait un enjeu de sa campagne électorale, qu'elle n'avait donc pas été élue sur ce thème, qu'elle entendrait les acteurs de l'olympisme français et que, en fonction des enjeux financiers d'une éventuelle candidature, elle indiquerait si cela lui paraît réalisable ou non. C'est une position raisonnable, responsable, et non pas, comme on a pu le lire dans certains médias, un rejet pur et simple. Nous n'en sommes pas là puisque nous ne savons même pas quel projet soutiendront les instances olympiques françaises !

De votre côté, monsieur le président, vous procédez dans l'ordre : vous avez créé une association et une mission parlementaire, vous interrogez les parties prenantes, la ville de Paris vous répond et, si nous tombons d'accord, nous ferons ensemble la démarche de candidature à l'organisation de l'exposition universelle.

J'ajoute que ce processus nous paraît tenir dans une enveloppe financière plus raisonnable qu'une candidature pour l'organisation des Jeux olympiques.

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