Intervention de Jean-Louis Missika

Réunion du 4 juin 2014 à 16h45
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris, chargé de l'urbanisme, de l'architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l'attractivité :

Nous sommes depuis toujours très favorables à la liaison Roissy Express. Le seul problème est que nous souhaitons l'enfouissement des voies dans le XVIIIe arrondissement. C'est d'autant plus important que, dans le cadre de l'accord que nous avons passé avec l'État, le campus Condorcet sera installé porte de La Chapelle. Il n'est pas imaginable que le passage très fréquent des trains puisse perturber les étudiants. L'enfouissement des voies ne renchérit le projet qu'à la marge. Je suis persuadé, à titre personnel, que l'équation économique et financière est soutenable moyennant un financement du secteur privé.

J'ignore à quel type de bâtiment vous pensez lorsque vous évoquez les symboles de l'exposition universelle, monsieur le président, mais la halle Freycinet sera assurément un magnifique emblème de la modernité technologique de Paris et pourra constituer un des sites de l'exposition. On peut aussi penser à la tour Triangle, si Dieu lui prête vie et si la droite se résout à accepter la modernité. Ces sites représentent à mes yeux les grands gestes architecturaux du XXIe siècle pour une métropole parisienne à la fois ouverte à l'architecture contemporaine et soucieuse des grands équilibres écologiques – rappelons que la tour Triangle est un bâtiment vertueux du point de vue de l'empreinte carbone.

Cela dit, il n'y aura pas de geste architectural fondamentalement nouveau dans le domaine culturel. Le dernier en date, la Philharmonie de Paris, donne lieu à des discussions complexes avec l'État pour savoir qui en financera le fonctionnement. Mais je pense que beaucoup d'initiatives publiques et privées conduiront, au cours de la mandature, à la construction de bâtiments révolutionnaires. Nous allons ainsi lancer prochainement un appel à projets innovants pour l'Arc de l'innovation, sur le modèle de ceux que j'avais lancés sur l'efficacité énergétique ou la végétalisation innovante. À l'horizon 2025 auront forcément été érigés des bâtiments qui feront date dans l'histoire de l'architecture. Ce ne sera pas à la manière de la tour Eiffel, mais en intégrant, par exemple, les nouvelles façons de travailler : même si l'on continue à en construire, les immeubles de bureaux, nous le savons, sont amenés à disparaître. Dans l'entreprise du futur, le travailleur est mobile, le télétravail est une règle, les équipes se font et se défont au gré des projets. Ces éléments supposent une nouvelle façon de faire de l'urbanisme. La « ville intelligente », dont je disais qu'elle doit être une grande thématique de l'exposition universelle, sera incarnée en 2025 par des bâtiments innovants qui seront les cathédrales – ou les tours Eiffel – du XXIe siècle.

Nous pourrons sans difficulté mobiliser les jeunes créateurs d'entreprise autour de cet événement. Paris compte aujourd'hui une cinquantaine d'incubateurs, dont une douzaine d'origine privée, et, selon les méthodes de dénombrement, entre 3 000 et 6 000 start-up. Beaucoup de ces entreprises travaillent sur les écotechnologies, le développement durable et le numérique.

Dans notre conception, l'exposition universelle est un accélérateur d'innovation. Si nous avons lancé un incubateur consacré à l'innovation dans le tourisme, c'est que nous sommes conscients que le tourisme du xxie siècle, pour être durable et responsable, doit intégrer des innovations technologiques relatives aux économies d'énergie, à l'empreinte carbone, au numérique, aux informations en temps réel lors des déplacements, etc. Ces thèmes ont partie liée avec l'exposition universelle et pourront être mis en exergue dans ce cadre. Du même coup, nous accélérerons le développement des entreprises innovantes dans le secteur. Ce que vous avez commencé à réaliser avec les universités et les grandes écoles, il faudra le poursuivre avec l'écosystème des incubateurs, voire avec les grands comptes. La ville de Paris participe en effet à une initiative assez peu connue, la création d'un club « innovation ouverte » qui réunit une cinquantaine de grands comptes et qui assure en permanence la mise en relation de ces entreprises avec les start-up.

Bref, nous ne resterons pas inactifs, y compris dans la recherche de financements auprès des entreprises.

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