Intervention de Dominique Hummel

Réunion du 5 juin 2014 à 9h30
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Dominique Hummel, président du directoire du Futuroscope de Poitiers :

La fluidité du dispositif et la facilité d'accès aux différents sites seront effectivement évaluées. On rêverait d'une mise en scène des moments de transport qui ne seraient plus « subis », mais feraient partie de l'expérience totale que devra constituer l'exposition.

Un plan d'ensemble reste à construire qui s'articule d'emblée à partir d'une logique polycentrique de gestion des flux. Le travail entrepris devra évidemment croiser les besoins liés à l'événement avec les grands projets d'équipement déjà envisagés par les métropoles de province et par le Grand Paris pour leur développement – les futures grandes régions voudront sans doute elles aussi jouer leur rôle.

Monsieur Albarello, j'avoue être incapable de vous dire si une exposition universelle pourrait enregistrer 40, 50 ou 60 millions de visites. Les volumes s'apprécient selon diverses définitions. Techniquement, il convient ainsi de bien distinguer entre visites, visiteurs et touristes. À l'exposition universelle de Séville, on a par exemple décompté 42 millions de visites et 28 millions de visiteurs, car de très nombreux habitants de l'Andalousie ont visité l'exposition à deux ou trois reprises. Selon la définition internationale, les touristes sont ceux qui passent une nuit sur place, ce qui exclura en l'espèce les habitants du Grand Paris. Si l'on veut mettre en avant les questions d'hébergement et de développement économique, il faut sans doute parler d'abord des touristes, qu'ils soient Français ou étrangers. La réflexion mérite d'être segmentée, quitte à additionner les chiffres par la suite. Parce qu'elle bénéficie d'une concentration de touristes exceptionnelle, Paris peut à coup sûr enregistrer des scores de visites à la journée bien supérieurs à ceux de Hanovre ou de Séville. Il faudra cependant gérer les flux, et avoir conscience que les limites des capacités d'hébergement entraîneront un contingentement du nombre de touristes.

Je ne sais pas comment les comptes ont été faits en 1900, mais, personnellement, je n'y crois pas. Je ne vois pas comment, dans un pays de 42 millions d'habitants, une exposition universelle a pu enregistrer 51 millions de visites. Ces proportions qui dépassent l'entendement n'ont d'ailleurs jamais été égalées. Songez que la Chine a annoncé 70 millions de visites de l'Expo de Shanghai alors que sa population atteint 1,2 milliard d'habitants ! L'exposition d'Aichi a accueilli 22 millions de visiteurs alors que le Japon compte 120 millions d'habitants. Notons que ces deux expositions restent les seules dont la fréquentation a dépassé les prévisions. Pour que Paris ait reçu 50 millions de visiteurs en 1900, il aurait fallu que l'Expo enregistre régulièrement des pics de fréquentation de 700 000 à 800 000 personnes par jour !

S'il faut bien se fixer un objectif, car celui qui n'en a pas ne risque pas de l'atteindre, il ne devrait pas à mon sens être d'abord quantitatif, mais plutôt qualitatif. Le reste viendra ensuite.

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