Intervention de Christian Anastasy

Réunion du 3 juin 2014 à 9h30
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Christian Anastasy, directeur général de l'ANAP :

Nous avons choisi comme méthode d'aller à la rencontre des professionnels – par exemple, l'Association des amis et parents de personnes handicapées mentales (ADAPEI) de la Loire, à Saint-Étienne –, afin de connaître l'infrastructure réseau mise en place et les résultats obtenus. Ensuite, nous publions le retour d'expérience, en ligne et sous forme imprimée, afin de le mettre à la disposition des acteurs. De tels documents n'ont, bien sûr, pas force de loi, mais ils peuvent servir de référence pour d'autres structures moins avancées. Pour élaborer un système d'information, il est toujours plus facile de s'inspirer d'exemples existants que de partir de zéro. Comment l'ADAPEI de la Gironde ou l'Institut Le Val Mandé procèdent-ils ? Comment Korian a-t-il mis au point le dossier résident informatisé ? Comment les établissements Médica de Paris et d'Aix-en-Provence ont-ils élaboré un système d'information centralisé ? Les professionnels du secteur peuvent se référer à ces expériences et s'en inspirer, quitte à les adapter.

Le tableau de bord partagé donne un objectif à atteindre en matière de système d'information dans un secteur où de tels systèmes sont très peu développés. Une maison de retraite, on le sait, dispose d'un budget réduit. L'ordinateur qui y est utilisé peut être celui avec lequel la directrice de l'établissement tient la comptabilité de son mari artisan. Cela se passe ainsi dans la vraie vie. Quand il n'existe qu'un poste pour un établissement de quatre-vingts lits, la notion d'urbanisation des systèmes d'information apparaît bien exotique. Dans un tel contexte, on ne peut qu'être bien accueilli quand on propose une application dédiée, voire une aide pour s'équiper du matériel adéquat. D'autant que le tableau de bord est également partagé par les autres structures d'un même groupe : tous les établissements de l'ADAPEI, par exemple, bénéficieront du même outil, ce qui les habituera à se parangonner entre eux. Il en résultera une émulation entre les professionnels.

Dans ce processus, la CNSA a toujours joué un rôle facilitant. Ses représentants ont participé aux groupes de travail et ont fortement contribué à l'élaboration du tableau de bord. Ils ont, par ailleurs, soutenu la méthode consistant à faire intervenir les pairs. En outre, la caisse nous a apporté une autorité dont nous ne disposions pas nous-mêmes, d'autant que le secteur médico-social était plutôt réservé à l'égard de la notion de performance. Je l'ai souvent entendu lors des premiers congrès auxquels j'ai participé : « Nous ne faisons pas de performance, nous construisons des projets de vie au service des gens. » De telles réticences sont compréhensibles. Il nous a donc fallu convaincre nos interlocuteurs que la performance des systèmes d'information et la qualité des informations transmises étaient sources de transparence et donc d'équité.

On sait bien, en effet, que les dotations sont moins favorables qu'autrefois, notamment pour ce qui concerne les personnes handicapées. C'est d'autant plus vrai que la moitié des départements de France connaissent des difficultés avec leur budget de l'aide sociale. Dès lors, les établissements les plus récents ont tendance à être moins bien dotés. Mais avant de corriger les écarts, il faut les mesurer. Cela, les acteurs l'ont plutôt bien compris.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion