Monsieur le ministre, je veux, au nom du groupe UDI dont vous connaissez l'attachement à l'école républicaine, vous adresser mes voeux de réussite.
Vous étiez hier à Douai pour évoquer la réforme de l'éducation prioritaire. La répartition des 102 nouveaux réseaux REP+ semble s'être parfois faite sans véritable concertation, et avoir laissé de côté certains établissements accueillant pourtant des élèves en grande difficulté. Pouvez-vous préciser les critères sur lesquels vous vous êtes appuyé pour choisir des nouveaux réseaux ? Ce dispositif doit être amplifié à la rentrée scolaire 2015 : comment comptez-vous corriger les éventuelles insuffisances de ces critères ? Enfin, le plan de 350 millions d'euros que vous avez annoncé comprend-il des financements nouveaux ou bien sera-t-il mis en oeuvre grâce à des redéploiements ?
S'agissant des rythmes scolaires, vous avez dit vouloir écouter les inquiétudes qui s'étaient exprimées. Vous le savez, les collectivités locales sont confrontées à des problèmes d'organisation et 77 % des communes qui ont mis en oeuvre la réforme disent avoir rencontré de grandes difficultés pour la financer. Les collectivités territoriales sont très inquiètes, car elles doivent financer cette réforme, mais aussi contribuer à hauteur de 11 milliards aux 50 milliards d'économies annoncés par le Premier ministre. Vous avez annoncé la reconduction du fonds d'amorçage pour l'année scolaire 2015-2016, mais qu'en sera-t-il au-delà ? Envisagez-vous la mise en place d'un financement pérenne ?
Les acteurs de l'école – enseignants, parents, personnels municipaux – sont majoritairement opposés à cette réforme et convaincus qu'elle ne réglera pas l'échec scolaire. Dans ma ville, Nice, la quasi-totalité des conseils d'école ont voté unanimement contre ce projet. Peut-on réformer l'école sans ceux qui la font ? Malheureusement, monsieur le ministre, les assouplissements que vous avez proposés n'ont pas levé les inquiétudes.
Ne sous-estimez pas ce problème, qui a coûté sa place à votre prédécesseur. Certes, cela vous permet d'être devant nous cet après-midi : à toute chose malheur est bon ! Les électeurs du grand sud-est aux élections européennes ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en infligeant à M. Peillon un camouflet historique : ces questions ont beaucoup compté, n'en doutez pas. La mobilisation contre ce projet ne faiblit pas ; une manifestation à l'initiative de l'Association des maires de France mais aussi des syndicats d'enseignants et des fédérations de parents – qui ne sont pas tous des militants de l'opposition – est d'ailleurs prévue à Nice demain.
Ce que nous demandons, et qui réconcilierait le gouvernement avec la communauté scolaire, c'est que les communes puissent choisir d'appliquer la réforme sur quatre ou cinq jours, comme le prévoyait le décret de 2008. Ce serait la sagesse et le bon sens.