Le groupe GDR se félicite, monsieur le ministre, de cette occasion de dresser avec vous un premier bilan de l'application de la loi sur la refondation de l'école. On ne peut qu'approuver votre volonté de réduire les inégalités sociales et territoriales, mais de quels moyens disposerez-vous ? Après les annonces de réduction des dépenses publiques, allez-vous maintenir l'objectif de création de 54 000 postes et poursuivre la lutte contre la précarité des personnels ?
Les bienfaits d'une entrée à l'école dès deux ans ne sont plus à démontrer, notamment dans un territoire comme le mien. Or il n'y a souvent qu'une seule classe par ville ouverte aux enfants de deux ans. Quelles sont les perspectives pour la prochaine rentrée ?
On constate aujourd'hui que les savoirs fondamentaux sont moins bien maîtrisés par les élèves du premier degré : l'urgence de la refondation n'est plus à démontrer. Si permettre aux enfants de bénéficier de cinq matinées pour leurs apprentissages fondamentaux me semble une très bonne chose, cela ne peut suffire à réduire les discriminations sociales ou territoriales. D'autres paramètres interviennent, notamment la révision des programmes. Lors de la discussion de la loi sur la refondation de l'école, nous avons débattu du socle commun des connaissances, de compétences et de culture et convenu qu'il s'agissait de donner le meilleur à tous les élèves. Quand le décret d'application sera-t-il signé ? Quelles en seront les grandes lignes ?
Quel sera l'avenir des « ABCD de l'égalité », qui ont suscité beaucoup de nervosité alors qu'il s'agit d'une question toute simple, celle de la lutte contre les inégalités entre hommes et femmes ?
Après la destruction des instituts universitaires de formation des maîtres par la droite, vous avez créé les ESPE. Disposez-vous d'un premier bilan de leur mise en place ? Face à l'actuelle crise du recrutement, pourrions-nous rouvrir le débat sur le bien-fondé de la « mastérisation » ? Ne faut-il pas continuer à réfléchir à un véritable système de pré-recrutement, les emplois d'avenir professeur ne répondant pas vraiment au problème posé ?
Vous avez, à juste titre, fait une priorité du premier degré. Nous avions souligné l'importance d'un cycle unique allant du CM1 à la sixième, afin de mieux assurer le lien entre élémentaire et collège. N'est-il pas temps de réformer ce dernier ?
Je souhaite enfin vous alerter à nouveau sur le sort fait à la filière professionnelle et je veux insister sur la gestion des heures attribuées aux lycées professionnels. Tous les élèves doivent réellement recevoir les heures d'enseignement auxquelles ils ont droit. Vous avez dit votre volonté d'améliorer le lien entre l'enseignement professionnel et les métiers auxquels il mène : pouvez-vous préciser vos projets en la matière ?