La réforme des rythmes scolaires est une mauvaise réforme. Je m'y oppose au niveau politique, médiatique et judiciaire, en m'associant aux recours formés par certains de mes collègues. Mais je suis un républicain et je veux appliquer la loi. C'est ce que je fais depuis plusieurs mois dans ma ville de Coulommiers, en travaillant avec les différents acteurs directement concernés.
Cela m'a permis d'observer les conséquences de la réforme : difficultés d'organisation, coût, inégalités entre les petites communes rurales et les villes plus importantes, effet sur les secteurs indirectement touchés – transport scolaire, restauration scolaire, accueil de loisirs.
Malgré les efforts des élus locaux pour mettre la réforme en oeuvre dans les meilleures conditions possibles, les enseignants et surtout les parents d'élèves continuent de s'y opposer encore plus fortement que je ne l'aurais imaginé. Je vous le dis sans esprit polémique, monsieur le ministre : vous allez dans le mur. Il faut absolument aller plus loin sur la voie où vous vous êtes engagé, ce qui a un peu détendu l'atmosphère. Laissez le libre choix aux communes, au moins pendant quelques années. Cela permettra de lever des blocages, qui, croyez-moi, sont profonds chez les parents d'élèves, et pas simplement chez leurs représentants.
Par ailleurs, nous connaîtrons bientôt la liste des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville, dont l'éducation sera l'un des critères. Or, aujourd'hui, rien n'est coordonné, de sorte que certains quartiers que le ministère de la ville juge manifestement prioritaires subissent une réduction de moyens d'enseignement au même titre que d'autres quartiers, par exemple en fonction du nombre d'élèves par classe. À quel niveau la coordination va-t-elle s'opérer entre vos services, ceux qui sont chargés de la politique de la ville et les élus locaux ?